Petite pause dans ma série sur les eighties, parce que... ben c'est fatiguant de chroniquer un vieux film par semaine, donc je fais un break. Du coup, je vais donner rapidement mon avis sur les films que j'ai vus au cinéma ces dernières semaines, et qui sont encore à l'affiche. Ceux qui me suivent sur Facebook auront déjà eu plusieurs de ces opinions, mais bon...
Big Hero 6 (Les Nouveaux Héros, Don Hall et Chris Williams II)
Le dernier Disney est un moyen cru. Visuellement, c'est sublime (Disney a enfin rattrapé son retard sur Dreamworks en ce qui concerne les scènes de vol), San Fransokyo est pleine de designs réussis, le robot Baymax est génial... malheureusement ce sont les seules originalités. Pour tout le reste, on est dans le cliché le plus absolu, le film est terriblement prévisible et, même si sur le moment l'action est cool, on l'oublie deux jours après l'avoir vu. Dommage.
Birdman (Alejandro Gonzáles Iñárritu)
Sans problème mon film préféré de l'année pour l'instant. Sur la forme, c'est un plan-séquence d'une heure et demie assez tape-à-l’œil mais réussi, qui parvient à ne pas lasser le spectateur. Mais surtout, sur le fond, c'est une étude de caractère fascinante, et un film très intéressant sur les mondes du théâtre (Broadway) et du cinéma (Hollywood). Michael Keaton est stupéfiant (comme souvent), Edward Norton à la fois hilarant et touchant, Emma Stone a de gros yeux mais joue toujours aussi bien... le film à voir en ce moment.
La Famille Bélier (Éric Lartigau)
Je me suis déjà exprimé sur cette abomination ici, je n'en rajoute pas. J'ai détesté, si vous avez aimé j'en suis ravi pour vous, mais pour moi ce fut une expérience abominable que je ne souhaite à personne.
The Imitation Game (Morten Tyldum)
Un biopic sur la vie d'Alan Turing, père de l'informatique, avec Benedict "Sherlock" Cumberbatch ? Bien sûr que j'y suis allé ! Mais à l'arrivée, c'est assez décevant. Le film s'attarde bien plus sur les personnages que sur l'aspect scientifique, ce que je trouve dommage. D'une part parce qu'il y avait matière à une vulgarisation intéressante et truffée de métaphores. D'autre part parce que les personnages ne sont pas particulièrement géniaux. Si l'interprétation de Cumberbatch est bluffante (il fait passer des scènes totalement nazes pour des performances shakespeariennes), le personnage qu'il interprète est plus proche d'un Sheldon Cooper que du véritable Alan Turing. Celui-ci avait certes une personnalité particulière, mais ce n'était pas le sociopathe que décrit le film. Dommage.
It Follows (David Robert Mitchell)
Les films qui m'ont vraiment fait flipper en salles ne sont pas légion, mais celui-ci en fait définitivement partie. La mise en scène est élégante, le concept malin et simple (la marque des bons films d'horreur) et ça parle de sexe tout du long. Ce n'est pas parfait, mais ça s'en rapproche.
Kingsman - The Secret Service (Matthew Vaughn)
La critique est unanime envers ce film, ce qui ne lasse pas de m'étonner. En me calant sur le réglage "très indulgent", je dirais que c'est "correct". Mais en me remettant au niveau normal, je dirais que bof. Le film
hésite trop entre vrai délire et sérieux, à mon avis il ne réussit pas
l'équilibre subtil nécessaire quand on veut faire ce genre de mélange. A
l'arrivée on se retrouve avec un sous-MIB
mâtiné d'un sous-Wanted (deux films qui ne sont déjà pas des
références pour moi) ; l'humour fait parfois mouche mais sombre très
souvent dans le vulgos (voir des Anglais distingués dire "fuck" tous les
trois mots, c'est marrant cinq minutes, mais au bout d'une heure et
demie ça perd un peu de son impact)... Finalement il y a surtout les
méchants à sauver (Samuel L. Jackson est cool, Gazelle aussi). Et le
final, où le film se décide enfin pour le "gros délire", est sympa. Ce
qui, malheureusement, rappelle brutalement que le reste est soit trop
conventionnel, soit complaisamment vulgaire.
Réalité (Quentin Dupieux)
les films de Quentin Dupieux ne ressemblent à rien d'autres que des films de Quentin Dupieux. Impossible pour moi de vous décrire Réalité, en tout cas de vous en raconter l'intrigue, c'est trop tordu et ça vous donnerait une fausse idée du film. Dupieux réalise de vrais objets de cinéma chelou, non identifiés, inclassables et fascinants. Personnellement j'ai adoré, mais c'est clairement le genre de chose que je ne peux recommander à personne. Si vous êtes un peu curieux, jetez-y un coup d’œil, en gardant l'esprit ouvert. Vous vous ferez peut-être happer par l'expérience comme j'ai pu l'être. Ou pas. Et dans ce cas vous avez quand même de la chance, ça dure à peine une heure et demie.