Le pitch
L’Académie de police a décidé d’ouvrir ses inscriptions à tous, sans distinctions de sexe ou de formation. Du coup tous les souffre-douleurs du secteur se découvrent une vocation de flic. Pour Carey Mahoney, envoyé là en punition d’actes délictueux, c’est une peine de prison. Pour les autres, la perspective de changer de vie. Malheureusement ils se retrouvent tous sous la tutelle du lieutenant Harris, une peau de vache bien déterminée à les dégoûter.
Spoiler : à la fin, ils sont tous diplômés et Mahoney est même récompensé pour avoir sauvé la vie de Harris pendant une émeute. Il emballe aussi la fille, et le commandant est rassuré de voir qu’il n’est pas gay. Parce qu’on veut bien accepter des noirs, des femmes, des nains, des incapables, des psychotiques, mais on va quand même pas laisser des pédales devenir flics !
Le casting dont on se souvient
Qui se souvient de Steve Guttenberg, l’acteur incarnant Mahoney, le héros du film ? Pas grand monde, à part ceux qui ont suivi la saison 2 de Veronica Mars.
Le gigantesque Bubba Smith (Moses Hightower) était surtout connu comme joueur de football américain. Étonnamment, il est un des acteurs les plus convaincants du film.
George Gaynes (Eric Lassard) est une figure emblématique de la série, mais est aussi très connu pour son rôle de Henry Warnimont dans Punky Brewster.
Kim Cattral (Karen Thomson, mais on l’appellera pudiquement « la fille »), apparaît aussi dans Big Trouble in Little China (Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin), dont je reparlerai très certainement dans cette chronique. Et bien sûr, bien des années plus tard, dans Sex and the City.
Les scènes cultes
- Toutes les scènes avec Larvell Jones, incarné par Michael Winslow. Il ne sait faire qu’une chose, imiter des effets sonores, mais il le fait très bien, et c’est souvent drôle.
- La scène délicieusement macho où l’officier Callahan défonce le cadet Barbara à coup de pelvis dans la face.
- La scène où les deux crétins aux ordres de Harris se retrouvent coincés au Blue Oyster, un bar gay-cuir-moustaches. Franchement de mauvais goût.
Et aujourd’hui, qu’est-ce que ça donne ?
Euh… comment dire ? Police Academy fut l’un des grands éclats de rire des années 1980. C’était con, potache et ça tournait en dérision un corps d’État plutôt mal vu en pleines années Reagan, que demandait le peuple ? Ben… plus encore, de toute évidence, puisque ce film a connu pas moins de sept suites ! Même pour Hollywood, c’est énorme !
Pourtant, ce n’est franchement pas terrible. Les gags sont poussifs, les personnages mal exploités, pas approfondis, la plupart du temps réduits à des archétypes (le gros, le nerd, le costaud…) qui ne vont même pas au bout de leurs idées.
Le principe était de faire un film choral de sympathiques losers, mais au final on a du mal à s’attacher aux personnages. La plupart sont surtout des crétins surréalistes, souvent avec un mauvais fond. Seuls Hightower (le gentil géant), Tackleberry (le fou des flingues qui a probablement été refusé chez les marines) et Hooks (la petite bonne femme trop gentille) trouvent un peu grâce à mes yeux. Même Mahoney, supposé être un sympathique lascar en butte avec l’autorité, est plus agaçant qu’autre chose.
Et surtout, c’est vulgaire ! On est dans une sorte d’American Pie: Origins, avec des blagues sur la fellation, sur les gros flingues, et un humour carrément homophobe par moment (à l’époque ça m’avait sûrement fait rire mais aujourd’hui ça sonne très déplacé).
Reste un thème musical immédiatement reconnaissable et qui, à mon avis, pète la classe.
Le bonus
En 1988, il y a eu une série animée adaptée de la série de films. Étant destinée aux enfants, elle virait tout l'aspect vulgos et, finalement, s'avérait bien plus regardable que les longs-métrages eux-mêmes. Et puis écoutez-moi ce rap de merde en générique, alors que le thème principal du film est génial...
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