Vu le 25 juillet 2013
Bien des années
avant d’être des (snif) terreurs d’élite de l’entreprise Monstres & Cie,
Robert Razowski et Jacques Sullivan ont fait des études à la célèbre Monsters
University. Et contrairement à ce qu’on pourrait penser, ils n’étaient pas les
meilleurs amis du monde, loin de là. Contraints de faire équipe après avoir été
éjectés du cours principal et s’être mis la doyenne à dos, ils vont devoir intégrer
une équipe de bras cassés et remporter les grands Jeux de la peur. Bouh !
Je n’attendais pas grand-chose de ce produit dérivé
d’un Pixar déjà pas extraordinaire. Pour moi, Monstres & Cie était un semi-ratage qui ne fonctionnait que
partiellement. L’humour était là, le film contenait quelques fulgurances (le
personnage de Boo, notamment), mais on en ressortait plus avec un sourire en
coin qu’avec des douleurs aux zygomatiques. Et même si l’univers était à peu
près original, il n’y avait rien de bien nouveau sous le soleil. Autant dire
qu’une suite ne s’imposait pas.
Et ça tombe bien, puisque ce n’est pas une suite mais
une préquelle que nous propose le studio à la petite lampe bondissante*. Plutôt
que de reprendre le ton du premier, le réalisateur Dan Scanlon décide de faire
un « film de fac », avec tout ce que suppose un campus
américain : fraternités à sigles grecs**, cours magistraux en amphi
somptueux, pompom girls, fils à papa et outsiders, doyens stoïques… et il se
trouve que ça fonctionne.
Première bonne idée : nos deux compères ne sont
pas amis. Ils se détestent même cordialement. Razowski est un besogneux dur à la
tâche mais pas effrayant pour deux sous, Sullivan un prétentieux naturellement
doué mais fainéant. Deuxième bonne idée : la raison pour laquelle les deux
sont contraints de travailler ensemble n’est pas forcée. Les événements
s’enchaînent de façon logique et ils apprennent peu à peu à s’apprécier sans
que le script en fasse des caisses. Troisième bonne idée : c’est drôle.
C’est très, très drôle. Outre les trouvailles visuelles, les blagues « de
campus » fonctionnent très bien et on se surprend à hurler de rire très
régulièrement***. Et quatrième bonne idée : le scénario a l’intelligence
d’essayer de surprendre le spectateur en évitant les clichés trop faciles.
Une bonne comédie, qui n’a pas la profondeur d’un Là-haut ou la sensibilité d’un Toy Story, mais qui rehausse à mon avis
largement la licence Monstres & Cie.
Monstres Academy, Dan
Scanlon, 2013
* Savez-vous que cette petite lampe s’appelle
Luxo ? Oui ben j’ai pas grand-chose à mettre en notes de bas de page,
alors je meuble !
** Mais si, vous savez, ces espèces de « clubs
d’étudiants » plus ou moins select qui s’appellent toujours « Sigma
Rhô Pi » ou un truc comme ça dans les films et les séries. Que si vous n’y
appartenez pas vous êtes le dernier des losers ? Ben y en a plein là.
D’ailleurs celui de nos amis est source de nombreux gags hilarants.
*** Au générique on retrouve les très bons Billy
Cristal et John Goodman, mais aussi la grande Helen Mirren dans le rôle
marquant de la doyenne Hardscrabble (malheureusement doublée en français par
une Catherine Deneuve en petite forme) et le merveilleux Nathan Fillion en
Johnny Worthington (rien qu’au nom, on sent que c’est le chef de la fraternité
des fils à papa insupportables). Et mention spéciale au pas toujours bon Jamel
Debbouze (on aura charitablement oublié sa contre-performance dans le
nullissime Dinosaures de Disney – qui
s’en souvient d’ailleurs ?) qui campe un Art fou furieux et totalement incroyable.
La performance du film pour ce qui
concerne la VF !
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