Vu le 1er mai 2013
La Chine, avant,
pendant et après l’invasion japonaise dans les années 1940. La vie du maître de
kung-fu Ip Man, entre le moment où il dut défendre les arts martiaux du Sud
lors d’un combat d’exhibition jusqu’au moment où il enseignera son art à divers
élèves dont le jeune Bruce Lee. Et aussi sa relation avec Gong Er, maîtresse
des 64 mains, désireuse de venger son père. Je crois.
Bon, je ne peux pas dire que je sois fan de Wong Kar
Wai, essentiellement parce que je crois bien que c’est le premier film de lui
que je vois. Je sais qu’il a participé au retour du grand romantisme avec In the Mood for Love, qu’il a ce tic de
la contemplation typique des cinéastes asiatiques des années 2000 et… voilà.
Pour tout dire, moi, je voulais aller voir L’Écume
des jours, mais bon, c’était complet (j’ai pas de chance en ce moment). Du
coup je me suis rabattu vers l’histoire de Ip Man, qui avait déjà fait l’objet
d’une adaptation il y a quelque temps*.
Et j’ai rien pané. Déjà, je ne suis pas du tout
familier avec l’histoire de la Chine dans les années quarante (j’ai lu Tintin et le Lotus Bleu, comme tout le
monde, mais bon, ça s’arrête là). Or on sent qu’il y a beaucoup d’implicite
dans l’intrigue, et la culture chinoise m’étant un peu hermétique, je ne
comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi tout le monde s’excite quand le
vieux maître du Nord demande aux gens du Sud de désigner un expert pour faire
la démonstration des arts du Sud, comme si c’était une offense. Je ne comprends
pas s’il faut casser le biscuit ou pas. Je ne comprends pas pourquoi les
acteurs prononcent toutes leurs phrases en deux temps. Et surtout je ne
comprends pas ces choix de mise en scène elliptique, qui rendent l’action
encore plus difficile à suivre qu’elle ne l’est déjà.
En outre, ce film théoriquement à la gloire des arts
martiaux contient quelque chose que j’exècre (mais là c’est très personnel) :
les ralentis. Retournez mater un bon vieux Bruce Lee, un Jacky Chan ou un Jet
Li de la grande époque, et vous comprendrez ce que je veux dire. Ce que je
trouve intéressant dans les arts martiaux, c’est que ce ne sont pas des super
pouvoirs. C’est le résultat spectaculaire d’une discipline de fer, d’un travail
assidu, et ce résultat est rapide, précis, sublime. Accumuler les ralentis, les
mouvements de caméra alambiqués et les coupes grossières ne fait qu’atténuer la
force et la beauté des combats. Un ralenti, c’est lourd. Quand vous voulez
montrer la légèreté, ça ne marche pas.
Mais depuis Tigre
et Dragon, le public semble aimer les artistes en train de voler comme des
anges de justice, échangeant des passes improbables pendant des plombes… comme
en outre l’histoire dans ce film est très décousue**, qu’on n’a aucune idée d’où
on va, ni d’où on vient, ni de ce qu’on fout là, je pense pouvoir dire que je
ne l’ai pas trop aimé.
Mais je suis sûrement passé à côté de plein de trucs***.
The Grandmaster, Wong Kar Wai, 2013
* En fait deux : Ip Man, de Wilson Yip (et sa suite), et Ip Man : la légende est née (de Herman Yau). Pareil, pas vu.
Je précise que Ip Man n’est pas un surnom de super héros mais bien le nom du
personnage, qui a vraiment vécu, sans quoi ça n’aurait pas grand intérêt.
** D’ailleurs, si quelqu’un peut m’expliquer ce que le
personnage de « La Lame » vient foutre là-dedans ? On le voit
deux fois et bye-bye.
*** Mais quand même, merde ! Ip Man, c’est un mec
qui a connu l’empire de Chine, l’invasion japonaise, la révolution, l’ère
moderne hongkongaise, un type qui a abandonné sa femme sans trop de regrets,
qui a entraîné je ne sais combien de maîtres dont Bruce Lee… Je dis pas que c’est
Talleyrand, hein, il n’avait pas de pouvoir ni d’influence directe sur les
événements, mais il a été témoin actif de tant de choses cruciales pour la
culture chinoise, j’aurais aimé comprendre celle-ci à travers ce personnage plus
grand que nature. Mais non, j’en sors avec un gros point d’interrogation, avec
l’impression de n’avoir rien bité au film, d’avoir vu des scènes de combat qui
m’ont saoulé entrecoupées de dialogues pseudo-philosophiques du genre « La montagne est haute au tigre qui veut l’escalader »…
Pfff, m’énerve !
J'ai vu les autres Ip Man il y a quelques temps. Si je me souviens bien, Ip Man 1 et 2 étaient pas mal et Ip Man : la légende est née était un peu en dessous (histoire moins crédible, acteur principal moins charismatique) mais dans tous les cas les combats étaient sympas et filmés sans trop d'excés.
RépondreSupprimerContrairement à moi, ne pas se tromper dans l'ordre des films : certains acteurs de Ip Man jouent dans "La légende est née" mais ne jouent pas les même personnages (parce que les films n'ont rien a voir). Au début je n'ai rien compris :)
J ai vu ce film aussi en ayant betement l idee en tete de voir un film avec de l action qui me donnerai l occasion de passer le temps et au final j ai vecu une torture. Il est pourtant tres esthetique mais la mise en scene est tres schematique, dialogue/combat/dialogue/combat c est lassant, bref tres difficile d entrer dans l histoire
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