Vu le 26 avril 2013
Eep et sa petite
famille préhistorique vivent dans une caverne selon le mode de vie établi par
leur père Grug : ne jamais s’éloigner de la caverne, ne jamais pas avoir
peur, toujours rester sur le qui-vive en se souvenant que tout, absolument tout
est susceptible de nous bouffer*. Eep aimerait partir à l’aventure, mais on
imagine bien que ce n’est pas très bien vu. Jusqu’au jour où débarque Guy, un
jeune garçon ingénieux qui prophétise la fin du monde.
Si vous avez vu la bande-annonce des Croods,
vous savez déjà à quoi vous allez avoir affaire. Ce film d’animation est
typique de chez Dreamworks : réalisation magnifique, intrigue classique
mais agréable, univers et personnages sympathiques et attachants. Les seules
originalités résidant généralement dans l’univers décrit et les personnages. Et
il se trouve que Les Croods, à mon avis, vient se placer aux côtés des meilleurs
du genre, comme Dragons ou Tempête de boulettes géantes**.
Le principal intérêt du film, ici, ce sont les
personnages (soit la famille Croods, Guy, et c’est tout). Enfin,
essentiellement deux : Eep et son père Grug. La première déjà parce qu’elle
est une fille mais que ce fait n’intervient finalement qu’assez peu. Autant sa
mère est une femme au foyer typique, autant Eep ne semble pas être
particulièrement destinée à un rôle de domestique, ce qui ne pose de problème à
personne. Eep n’est pas rebelle contre sa condition de femme, qui dans cet
univers ne diffère fondamentalement pas de celle d’homme, elle est rebelle
contre sa condition de créature traquée. C’est assez rafraîchissant en fait, et
je trouve du coup Eep nettement plus intéressante que Merida, l’héroïne de Rebelle, qui n’est finalement qu’une
princesse Disney classique en butte avec la tradition qui voudrait faire d’elle
une femme soumise.
Quant à Grug, ce père devenu paranoïaque à force de
voir tous ses voisins se faire dévorer par ce monde de merde, c’est finalement lui
le héros de l’intrigue, celui qui va évoluer et voir son mode de pensée
bousculé. Si le final est des plus traditionnels, il nous fera souvent beaucoup
rire dans le film (quoique toute la famille, à la limite de l’animalité, est
vraiment très drôle).
J’ai dû voir le film en version française, mais celle-ci
est moins problématique que celle d’Hôtel
Transylvanie dont j’avais déjà parlée : Bérengère Krief (la blonde de Bref) donne une bonne énergie à Eep et
Kev Adams, malgré son côté ado agaçant, s’en sort bien en Guy. Mais c’est surtout
Dominique Collignon-Maurin, doubleur attitré de Nicolas Cage et donc ici de
Grug, qui rafle avec les honneurs pour son rôle de papa poule un peu difficile
à vivre. Les pros du doublage, ça se repère quand même bien.
Mais surtout, Les Croods est une comédie d’action
réjouissante, pleine de gags hilarants et avec, comme souvent chez Dreamworks, une réal
impressionnante. Les scènes de course-poursuite, notamment la première où la
famille*** part en quête de son petit déjeuner, sont toujours incroyablement
immersives et dynamiques. Vraiment pas la pire façon de passer une heure et
demie en famille, donc si vous vous ennuyez…
Les Croods, Chris Sanders
et Kirk DeMicco, 2013
* Mais vraiment : à peu près tout ce qui bouge et
pas mal de trucs qui ne bougent pas semblent animés de folie homicide ! D’ailleurs
n’attendez pas une vision très réaliste de la Préhistoire : on a plus l’impression
de se balader dans la vallée des Bannis de Spirou
ou sur la planète multicolore d’Avatar
(en mieux, bien sûr).
** Oui, si vous ne les avez pas vus vous ne soupçonnez
pas forcément que ces films sont bons. Et pourtant, ce sont des œuvres imaginatives,
intelligentes, drôles et bien fichues. Ça surprend, hein ? D’ailleurs le
réalisateur Chris Sanders avait déjà dirigé Dragons
(et Lilo et Stitch).
*** Vous noterez qu’elle a d’ailleurs changé de nom en
français. Ben oui, en VO c’est la famille Crood, qui donne the Croods (puisque
les anglophones s’autorisent à accorder les noms propres au pluriel). En
français, ça donnerait les Crood, comme les Simpson ou les Indestructible. Ben
non, c’est Les Croods. Ça sonne mieux, j’imagine. Ou alors on s’en fout
que les gosses sachent écrire.
Effectivement, on s'en fout!! Et merci beaucoup pour le dessin, j'espère que dans dix ans, je pourrais le revendre 1.000.000 de dollars (et oui, d'ici, là l'euro aura disparu, et comme on aime pas les jaunes, euh pardon, les chinois, on aura voté pour prendre le dollar).
RépondreSupprimer