Vu
le 11 août 2013
Après que son équipier de la police
de Boston lui eut tiré dans la tronche au cours d’une opération, Nick se
retrouve dans une espèce de commissariat divin, le « Rest In Peace
Department », chargé de traquer et remettre dans le droit chemin les morts
qui s’attardent trop sur Terre. Et pour cela, il devra faire équipe avec Roy,
un ancien sheriff bougon aux méthodes expéditives.
Si
le scénario vous évoque vaguement quelque chose, voire si vous vous dites que
j’ai mal épelé le titre et qu’en fait il s’écrit « MIB », c’est
normal. La bande-annonce et de multiples éléments du film ne trompent
pas : nous avons là une resucée évidente du grand succès de Barry
Sonnefeld, Men in Black, ce qui passe
difficilement pour une bonne nouvelle*.
Pourtant,
le film s’en sort étonnamment mieux qu’on le croirait. Déjà, il a un casting
trois étoiles : Kevin Bacon en méchant (on se demande pourquoi on voit si
peu ce mec au cinéma ces dernières années), Ryan Reynolds dans le rôle
principal (qui le joue judicieusement de manière très sobre), Mary-Louise
Parker (détonnant un peu avec une interprétation stoïque) et bien sûr en star
assurant le show, le Dude lui-même : Jeff Bridges. Dire qu’il en fait des
mégatonnes serait de mauvais goût. Il en fait des tératonnes ! Il en fait
des pétatonnes ! À fond dans son rôle de vieux briscard, il nous offre sa
voix la plus rocailleuse et un accent de vieux cowboy qui ravira ou hérissera
le poil des spectateurs, au choix.
Et
puis il y a la petite Stephanie Szostak, toute mimi, qui parvient en une scène
à nous faire croire à sa jolie histoire d’amour avec Reynolds. Voilà pour les
points positifs. Après, il faut bien admettre qu’on a déjà vu mieux, que le
scénario est relativement classique et, chose étonnante, que les effets
spéciaux sont à la ramasse ! J’avais pas vu un truc aussi moche depuis Van Helsing : personnages modélisés
avec les pieds, images de synthèse évidentes qui se baladent à l’écran…
visuellement, ce film a dix ans de retard**. C’est un problème quand on
s’essaie à la comédie fantastique. Mais comme je disais, les acteurs font leur
boulot de manière honnête, ce qui sauve un peu ce long-métrage court*** du
naufrage et en fait finalement un divertissement acceptable pour une chaude et
longue après-midi.
RIPD,
Robert Schwentke, 2013
*
Déjà parce que je n’aime pas du tout Men
in Black. Je sais, on me dira « ouais
mais si, c’est drôle et tout, et y a Will Smith ! », mais non, je
suis désolé, Men in Black est un film
sans intérêt : les blagues tombent à plat, le scénario est convenu au
possible, les effets spéciaux crèvent l’écran et il faudrait que je sois dans
un très bon jour pour trouver rigolo l’idée qu’une femme accouche d’un calmar.
Le seul élément intéressant, le fait que les extra-terrestres constituent une
métaphore des étrangers en situation irrégulière, n’est absolument pas
exploité. C’est nul.
**
Surtout que j’avais un bon point de comparaison : la veille on a vu le
magnifique Sharktopus produit par
Roger Corman, avec sa bestiole mi-pieuvre mi-requin et re-mi-pieuvre derrière,
qui est elle aussi très moche, mais à peine plus. Seulement RIPD
affiche un budget de 130 millions de dollars, alors que Sharktopus a été financé avec vingt
pesos et une dizaine de paquets de chips.
***
Un film d’une heure et demie, ça faisait longtemps, mais ça fait du bien. Et le
fait est, RIPD a un bon rythme, pas de problème de ce côté-là.
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