Vu le 19 avril 2013
À la sortie de
prison de son mari, Emily sombre dans la dépression. Le docteur Banks la prend
en charge et s’occupe de lui prescrire ses antidépresseurs, jusqu’à ce que les
effets secondaires de ceux-ci provoquent un drame. L’affaire propulse Emily sur
le banc des accusés et la carrière de Banks sur la sellette. Mais est-on bien
sûr du fin mot de tout cela ?
L’avant-dernier film de Steven Soderbergh* n’est pas un
grand cru, mais selon comment vous le prenez il pourra faire son office de
divertissement. De fait je l’ai vu plus ou moins par hasard. J’avais prévu
d’assister à la conférence de Franck Lepage (que je vous conseille de découvrir
si vous ne connaissez pas, ça se trouve en ligne sans problème), qui s’est
avérée afficher complet, puis de la remplacer par le visionnage d’Oblivion, le dernier film de SF avec Tom
Cruise, mais là aussi la séance était complète, alors j’ai regardé la liste des
films à l’affiche et je me suis dit : « Tiens, un nouveau Soderbergh, j’étais pas au courant, allons voir. »
C’est toujours sympa d’aller découvrir un film sans aucune idée préconçue, sans
savoir à quoi s’attendre.
En l’occurrence, en l’attaquant comme ça, le film peut
surprendre. Alors qu’on s’attend à suivre les déboires psychiatriques d’Emily,
la jolie dépressive (Rooney Mara, plus connue pour son rôle de Lisbeth Salander
dans le Millenium de David
Fincher**), on se retrouve finalement dans la vie du docteur Jonathan Banks,
incarné par un Jude Law au charisme impeccable. Mis en défaut par le procès de
sa patiente, il voit sa carrière menacée et commence à s’enfoncer dans un
délire paranoïaque sur une pseudo vérité cachée derrière l’affaire. Des
rebondissements, il y en aura, et c’est la force et la faiblesse de ce film.
La force parce que sans ça, on s’ennuierait ferme, et
certains twists sont réellement intéressants. La faiblesse parce qu’au bout d’un
moment, ça confine au grotesque, et pas de manière voulue à la mode Sexcrimes. Amateur d’intrigues
sulfureuses, Soderbergh plante son film vers les trois quarts dans un brouet
narratif très daté « années quatre-vingt-dix » et n’aboutit à
l’arrivée qu’au niveau d’un bon téléfilm de deuxième partie de soirée**. C’est
dommage car les comédiens, Law, Mara, Zeta-Jones et même Channing Tatum***, méritaient
mieux.
Side Effects, Steven
Soderbergh, 2013
* Eh oui, le réalisateur de Sexe, mensonges et vidéo, d’Ocean’s
11, de Hors d’atteinte et d’une
grosse trentaine d’autres films a officiellement annoncé qu’il prendrait sa
retraite après son prochain long-métrage, Behind
the Candelabra (Derrière le
chandelier ?). C’est bien de savoir s’arrêter.
** Même le titre français, Effets secondaires (pourtant bien traduit), évoque déjà la
bande-annonce foireuse sur M6. « Et
après la Trilogie du samedi, ne ratez pas Effets secondaires ! » (merde, ça existe encore
la Trilogie du samedi ? Sûrement pas, maintenant doit y avoir un truc de
téléréalité à la con. Pfff, pauvre France !).
*** Il est d’ailleurs amusant de le voir en dehors de
son rôle de gros bourrin de film d’action. Dans G.I. Joe, à côté de Dwayne Johnson, il avait l’air d’une crevette.
Ici, entre Rooney Mara et Jude Law, on réalise à quel point ce mec est une
armoire à glace (soi-disant 1,85 m pour 81 kg, mais j’en doute).
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