Vu le 22 novembre 2013
Alors qu’ils
accomplissaient une mission de routine (si tant est que ça veuille dire quelque
chose dans ces circonstances), des astronautes se retrouvent pris dans une
tempête de débris qui détruit leur navette. Seuls survivants, coupés du reste du
monde, la débutante docteur Ryan Stone et le vétéran Matt Kowalsky tentent de
rejoindre la Station spatiale internationale, qui n’est pas loin mais un peu
quand même.
Première loi de Newton : « Tout corps persévère dans l’état de repos ou
de mouvement uniforme en ligne droite dans lequel il se trouve, à moins que
quelque force n’agisse sur lui, et ne le contraigne à changer d’état. »
Certes sur Terre on ne s’en rend pas trop compte, à cause du frottement de l’air
qui empêche la plume d’arriver au sol aussi vite que la bille de plomb, et de
la gravité qui tend à faire tomber la pierre qui aimerait continuer sa route
tout droit, mais c’est cette loi fondamentale de la physique qui va pourrir la
vie de nos deux protagonistes avec une admirable constance pendant les
quatre-vingt-onze minutes de ce long-métrage.
Gravity connaît un beau
succès, et c’est normal. D’abord parce que les deux têtes d’affiche, uniques
acteurs du film, tiennent admirablement bien leurs rôles : Sandra Bullock,
qu’on n’avait pas vue depuis longtemps, nous convainc sans peine de son
inconfort spatial. Quant à George Clooney… Ben merde, voilà un film avec George
Clooney cabotinant sur un jet-pack. Je suis désolé mais pour moi c’est une
vision du bonheur.
Mais surtout, c’est la réalisation somptueuse,
monumentale, épique d’Alfonso Cuarón* qui donne enfin à la 3D une raison d’être.
Ce film, il FAUT le voir sur grand écran, en trois dimensions. Le vide de
l’espace vous happe, vous absorbe, vous digère, et vous vous rappellerez souvent de la fameuse phrase « Dans
l’espace, personne ne vous entend crier ! »** L’espace est une
saloperie hostile, jamais plus vous n’en douterez, et il n’est pas besoin de la
farcir d’extraterrestres facétieux pour s’en convaincre. Face au vide, à la
beauté cruelle d’un lever de soleil au milieu du néant, la détresse des
personnages prend littéralement une autre dimension et vous laisse sur le cul.
Du coup on pardonne sans mal au scénario quelques
facilités, comme l’accumulation ininterrompue de catastrophes arrivant à nos
héros et le déroulé finalement très classique de l’action. Car ce film est
avant tout un trip de réalisation, une sorte de course haletante qui vous colle
au siège pendant toute sa durée parfaitement maîtrisée.
Gravity, Alfonso Cuarón,
2013
* Que les cinéphiles connaissent pour Y tu mamá también, les fans de SF pour Les Fils de l’homme et les autres pour Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban.
Tout ça, c’est très bien, mais il a aussi réalisé La Petite Princesse, une adaptation du même roman qui avait donné Princesse Sarah. C’était une information
inutile (gingle !)
** Probablement le slogan de la future compagnie de
voyage interstellaire. Le film n’est d’ailleurs pas avare en références
visuelles, et on notera des hommages autant à Alien qu’à 2001, l’odyssée de
l’espace***.
*** D’ailleurs sur les retirages des affiches on peut
trouver cette énumération : « 60’s :
2001, l’odyssée de l’espace. 70’s :
La Guerre des étoiles. 80’s : Blade
Runner. 90’s : Matrix. 00’s : Avatar. 10’s : Gravity ». Un intrus s’est habilement dissimulé
dans cette liste, saurez-vous le retrouver ?
matrix.
RépondreSupprimerTu m'as donné envie de le voir. Mais je ne sais plus s'il est encore à l'affiche. Clooney avait déjà fait un film de SF où il était ds l'espace, Solaris. C'était un remake adapté d'un roman. L’atmosphère (je parle de l'ambiance ;-D) était vraiment bien réussie, mais le film était lent et on ne savait pas trop où ça allait. Ici, si Gravity utilise la 3D et si la réalisation est bien, je suis curieux rien que pour ça.
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