Vu en
septembre 2012
Julia est sexy et populaire, même si elle a du mal à
trouver le grand amour. Ce soir elle retrouve ses copines bitchy pour une pure
soirée au bord du lac dans la maison d’un pote. Seulement voilà, dans le bar où
elles ont décidé de commencer la murge, un type bizarre les observe. C’est un
cascadeur, un vieux féru de bagnoles à la gueule ravagée. Que va-t-il se passer ?
Pas ce que vous croyez en tout cas.
Pour cette
semaine spéciale Quentin Tarantino*, j’aurais pu commencer par le très
emblématique Pulp Fiction, mais Death
Proof représente tellement mieux tout ce qu’est le cinéma de Tarantino
que l’évidence s’est vite imposée. Savez-vous qu’il existe des gens qui n’aiment
pas Tarantino ? Je ne vous parle pas de jeunes effarouchées qui trouvent
que « c’est trop violent, je
supporte pas » alors qu’elles se pâment devant Game of Thrones, où des milliers de gens se font charcuter de
manière beaucoup plus réaliste sans que ça ne les gêne plus que ça. Je vous
parle d’authentiques cinéphiles qui estiment que Tarantino gâche son talent
formel en se contentant de repomper tout ce qui a déjà été fait.
Car durant
toute sa carrière, Tarantino n’a effectivement fait « que » rendre
hommage aux genres qui l’ont fait rêver ado. Gangsters avec Reservoir Dogs, pulp avec Pulp Fiction, blaxploitation avec Jackie Brown, shambaras avec Kill Bill 1, Hong-Kong avec Kill Bill 2… si l’on ne peut nier son
sens de la mise en scène, on peut effectivement regretter qu’il ne s’exprime
pas plus en tant qu’artiste ayant des choses à dire qu’en tant que copieur de génie.
Mais moi je m’en
fous, parce que j’adule Tarantino ! Je bave devant chacun de ses plans, je
reste hypnotisé par ses cadrages, fasciné par ses personnages, ébaubi devant sa
manière d’aller ressusciter des acteurs has-been pour des rôles de premier plan…
Et Death
Proof**, qui inaugura les productions Grindhouse***, est un bel exemple
de sa démarche. Rendant hommage aux road-movies des années 1970, type Bullit ou Vanishing Point, à l’époque où la voiture symbolisait une certaine
forme de liberté aux États-Unis, le long-métrage prend le spectateur à
contre-pied en plein milieu, le mettant dans une position extrêmement délicate
où absolument n’importe quoi peut arriver n’importe quand. Le résultat est sans
doute le film le plus flippant du réalisateur, qui vous maintient deux pieds
au-dessus du sol pendant toute la durée. Et si l’on retient surtout Kurt Russel
et son rôle de fou furieux, il serait dommage d’oublier le casting impeccable
de comédiennes et cascadeuses. Tarantino rend parfois difficile la nuance
entre féminisme et fétichisme, mais on ne peut pas lui enlever : ses héroïnes n’ont
pas que de la gueule !
Death Proof, Quentin Tarantino, 2007
* Oui, je ne sais pas si vous savez mais Django Unchained vient de sortir. Je compte bien le voir dans la
semaine, vous aurez la critique dans la foulée.
** Traduit Boulevard de la mort en VF, mais là je vais pas râler vu que ces
titres sont précisément le genre de traduction un peu chelou qui avait cours
pour les séries B.
*** Créée avec Robert Rodrigez, Grindhouse se composait à l’origine de
deux films (Death Proof et Planet
Terror), séparés par des fausses bandes-annonces à l’ancienne (Werewolf Women of the SS, Don’t…). Certaines ont si bien marché qu’elles
sont devenues de vrais films, comme Machete
ou Hobo With a Shotgun. On notera d’ailleurs
que, même s’il remonte à bien avant, From
Dusk Till Dawn (Une nuit en enfer)
réunissait déjà toutes les caractéristiques d’une production Grindhouse !
Bon, et du coup elle est prévue pour quand la critique de Planet Terror ? :-)
RépondreSupprimerAh, dommage, je ne l'avais pas critiqué à l'époque et j'ai un peu oublié. Je me souviens que j'avais beaucoup aimé, qu'il y avait une nana avec une mitrailleuse à la place de la jambe, qu'à moment donné la pelloche flambe et donc qu'on rate une grosse scène, que Bruce Willis fond... il y avait beaucoup d'autres choses, mais j'ai oublié.
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