Vu
le 1er mars 2013
Afin de protéger sa fille Mavis des
méchants humains, Dracula construit un immense hôtel où les monstres peuvent
venir se détendre loin de la folie, des torches et des
fourches des hommes. Mais à cent dix-huit ans, la petite aimerait voir le
monde. Débarque alors Johnny, touriste optimiste, bavard et… humain.
Hôtel
Transylvanie nous arrive des États-Unis tout
auréolé de gloire, et c’est mérité. Réalisé par le grand Genndy Tartakovsky*,
le film se révèle en effet une comédie sympathique et surtout très bien rythmé,
comme on pouvait l’attendre du créateur des Super
Nanas. Las, je l’ai vu en version française !
En
effet, un malade mental a jugé bon de ne diffuser ce long-métrage qu’en VF sur
tout Paris. Entendons-nous bien, j’adore le doublage, et il y a en France de
très bons comédiens dans ce domaine. Mais les comédies américaines sont en
grande partie fondées sur des dialogues au cordeau et des timings impeccables.
Tous ceux qui ont vu Friends en
français et en anglais le savent. Et
le fait est : la version française de Hôtel Transylvanie passe à la trappe
la moitié de l’humour.
Il
suffit de visionner les extraits en anglais disponibles sur le net pour
réaliser que la traduction sabote plusieurs gags savoureux. Et surtout que le couple principal fonctionne incomparablement mieux en VO. Le personnage de
Johnny est supposé être bavard mais amusant. En VF, Alex Goude le rend surtout
énervant. Quant à Virginie Effira, malgré toute l’estime que je porte à… son
talent, elle n’a pas le début de l’intonation que Selena Gomez donne au
personnage**.
Et,
malheureusement, l’intrigue en elle-même manque de punch. C’est du déjà-vu, du
sans-risque (tous les personnages sont cools et sympas, aucune vraie tension ne
s’installe jamais), et même du un peu réac quand on analyse vraiment l’idylle en
question***. Elle se rattrape sur la comédie, car le film est vraiment drôle.
Les personnages secondaires, dont les inévitables créature de Frankenstein,
momie, homme invisible, loup garou… y sont pour beaucoup, et Mavis possède sans
doute le design le plus adorable depuis Raiponce. À l’arrivée, ce n’est pas le
coup de cœur que j’espérais, sans doute en grande partie à cause de la VF. Mais
si vous avez l’occasion de le voir en VO à la sortie du DVD, je pense qu’un
coup d’œil s’imposera.
Hotel
Transylvania, Genndy Tartakovsky, 2012
*
Tartakovsky est surtout connu pour ses séries animées au style « vectoriel » :
Le Laboratoire de Dexter, Les Super Nanas (Powerpuff Girls), Samurai
Jack et l’excellente Guerre des
clones, seul truc intéressant issu de la prélogie Star Wars.
**
Ceci dit, si vous voulez comparer sur un plan plus physique, vous trouverez la petite Gomez un peu
partout placardée sur les murs de Paris, à l’affiche du sympathique Spring Breakers. Oui, la bonasse brune
en bikini.
***
Le coup de foudre, je veux bien. Mais la mère qui laisse comme ultime cadeau à
sa fille un message du genre « Quand
tu auras trouvé l’amour, ne le lâche pas parce qu’il n’arrive qu’une fois »,
de la part d’un réalisateur pourtant très moderne et s’adressant aux enfants
d’aujourd’hui, je trouve ça très, très vieux jeu.
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