Vu le 20 juin 2004
Alors que sa femme et ses enfants sont massacrés sous
ses yeux par la pègre, le super flic Frank Castle (rien à voir avec l’écrivain,
hein) décide de prendre les armes, de se peindre une tête de mort sur le t-shirt
et de buter tous les méchants qu’il croise. Voilà. Ah, si, John Travolta (celui
de Battlefield
Earth, hein, pas celui de Pulp
Fiction) joue le chef des maffieux.
Adapté d'un comics
déjà difficilement défendable (un seul auteur a réussi à rendre le Punisher
lisible : Garth Ennis, anar de la BD américaine*), ce film passe à côté d'à peu
près tout ce qui donnait un vague intérêt à la version papier (à savoir
l'humour noir). L'acteur principal est un inconnu appelé à le rester, le
méchant est incarné par un John Travolta en très, très petite forme, Joan
« la souris » est campée par la top model Rebecca Romijn-Stamos**, le
Russe ne parle pas (alors que ses lignes de dialogue sont un des principaux
attraits de la BD), le « héros » est loin du méthodisme pragmatique
qui fait son charme et complique inutilement son plan pour se débarrasser de
ses ennemis...
Et, je ne peux
m'empêcher de le signaler, on trouve dans ce film une réplique qui restera dans
les annales de la pédanterie scientifique mal placée : la mère qui s'extasie en
ces termes devant son gamin qui montre une magnifique carapace de limule
« Oh, mon chéri, tu as trouvé une raie pastenague ! »
On peut
s'interroger sur le futur des adaptations filmiques des comics de la Marvel.
Après les excellents X-Men (1 et 2), Spider-Man et Blade,
le niveau n'en finit plus de décliner. Le Hulk de Ang Lee était raté, Daredevil
merdique, et ce Punisher est désastreux. On n'attend donc plus vraiment
impatiemment les Fantastic Four et l'Iron Man prévus pour
bientôt, et on reporte plutôt notre envie vers le Spider-Man 2 que Sam
Raimi va bientôt sortir, et qui semble au moins bien fichu***.
The Punisher, Jonathan
Hensleigh, 2004
* J’avais
écrit un article sur le sujet il y a bien longtemps… attendez que je le
retrouve… ah, oui, là.
** Ce qui
est à peu près aussi judicieux que de faire jouer Gaston Lagaffe par Hugh
Grant...
*** J’ai
laissé ces dernières lignes, écrites en 2004, pour faire mesurer à quel point,
à une époque pas si lointaine, les adaptations de comics étaient relativement
rares et inquiétaient les fans. Aujourd’hui, la culture geek règne sur
Hollywood et les adaptations pleuvent chaque mois… je ne sais pas si c’est une
bonne chose.
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