John McClane part en Russie pour retrouver son fiston
qui s’est apparemment mis dans la mouise. Mais en fait non, bébé McClane s’est
juste transformé en super espion de la CIA et il est chargé d’escorter un
ancien terroriste maffieux escroc méchant en dehors du
pays avec un dossier spécial MacGuffin. Son bourrin de père saura-t-il l’aider ?
Le méchant est-il vraiment un méchant ou juste un voleur ? Y aura-t-il des
explosions ? Bof.
Je n’attendais pas
grand-chose de ce film. Le concept Die Hard tombait tranquillement dans
l’oubli avec la jeunesse de Bruce Willis, plus vraiment capable de nous faire
le coup des cascades délirantes et du mec de tous les jours pris dans une embrouille
inattendue. Mais là, John Moore dynamite carrément la licence dans un feu d’artifice
de n’importe quoi pis que fatiguant : énervant. Situer l’action à Moscou
aurait pu être intéressant si le scénariste ou le réalisateur avait ne
serait-ce qu’un peu travaillé sur le sujet. Mais non, on n’est pas vraiment en
Russie, on est à Russieland, endroit magique tout droit sorti de l’imaginaire
hollywoodien, où tout le monde parle anglais, où on n’entend pas un chant
russe*, où aucune sorte de police n’existe et où Tchernobyl est à quelques
heures de voiture de la capitale (un petit Google Maps vous confirmera qu’il y
a un bon millier de kilomètres entre les deux).
Le scénario
lui-même ne rattrape rien. La relation entre McClane et son fils intéresse
tellement le réalisateur qu’il lui octroie deux minutes par demi-heure, et le
comédien Jai Courtney n’est vraiment pas convaincant (ni en fils, ni en super
espion d’ailleurs**). L’intrigue générale est indigente***, et surtout depuis
quand le personnage de McClane est-il devenu un connard ? J’ai toujours
pensé que John McClane était un brave type, un peu sanguin et très, très
opiniâtre, qui se retrouve dans des situations impossibles avec sa bite et son
couteau. Mais au moins tente-t-il d’éviter les dommages collatéraux. Ici, dans
la première scène de course-poursuite, il doit tuer une bonne vingtaine de
personnes rien qu’en roulant comme un débile. Sans remords, on s’en fout, c’est
juste des Russes.
La réalisation n’apportant
rien (trop de coupes à la Michael Bay, trop de gros plans sans intérêt autre
que de dissimuler le fait que Bruce Willis n’est pas réellement au volant), on
finit par être soulagé que le film se termine au bout d’une heure et demie. La
licence Die Hard a connu des jours meilleurs, mais elle ne méritait pas
ça. À éviter !
A Good Day to Die Hard, John Moore, 2013
* Je demandais pas
forcément l’ouverture d’À la poursuite d’Octobre
Rouge, mais merde : dans ce film on entend New York, New York, Girl from
Ipanema… ajoutez les multiples répliques carrément xénophobes de McClane et
vous obtenez l’équivalent filmique de ces connards de touristes qui trouvent outrecuidant
que des pays osent parler d’autres langues.
** Il faudra que
quelqu’un explique un jour aux directeurs de casting qu’un baroudeur, un vrai,
n’a pas un physique de culturiste aux muscles huilés. Ça, c’est de la
gonflette, ça impressionne mais ça veut juste dire qu’on passe son temps en
salle de sport. Hugh Jackman dans X-Men,
Russel Crowe dans Gladiator ou,
tiens, Bruce Willis dans Piège de cristal,
font des baroudeurs beaucoup plus réalistes !
*** Je ne vous la
raconte pas (l’Odieux Connard
le fera mieux que moi) mais bon, franchement, c’est confus, souvent débile, et
parfois remarquablement nanar, notamment les passages pseudo-scientifiques à
Tchernobyl. Saviez-vous qu’il suffit d’une sulfateuse pour décontaminer en
quelques minutes tout un bâtiment ? On se demande vraiment pourquoi y a
des Japonais qui flippent à Fukushima. Ah, et aussi cette scène magique où les
méchants s’exclament, en voyant les compteurs Geiger s’affoler à l’ouverture d’une
chambre forte : « Les
radiations se sont accumulées au cours des années ! » Ben oui.
Moi si je laisse la lumière allumée dans une pièce fermée pendant une semaine,
quand je l’ouvre, je me prends toute la lumière accumulée dans la gueule d’un
coup. Ça marche comme ça les ondes. Et bien sûr, n’oubliez pas la règle numéro
1 en cas de visite de site contaminé : « les combinaisons, c’est pour
les nuls ! »
BONUS
Oud a vu… Die
Hard 5
On est dans le « plus
c’est gros plus ça passe ». Ça reste un Die Hard, ça se regarde
bien : on ne s’ennuie pas, ça pète dans tous le sens. Il y aurait pu avoir
un petit rebondissement scénaristique, mais c’est très mal amené parce qu’on
montre tout au spectateur, donc il n’est finalement pas surpris. Mais le film
manque d’âme ; on n’a pas l’esprit qu’il y avait dans Piège de cristal : le « pauvre type » qui qui est
certes forcé de sauver sa famille (et le monde), mais qui doute parfois. Là, il
ne doute pas, c’est de la routine (limite ça le fait chier). En plus, tous les
autres jouent comme des manches à balai : il n’y a pas de méchant
charismatique. Et il faudrait leur rappeler que quand on fait des effets
spéciaux à grand renfort d’ordinateur, il ne faut pas mettre des ralentis parce
qu’on voit presque les pixels. On voit que les effets spéciaux sont mal faits
en regardant les contours des objets et des gens.
Bref, ça vide bien
la tête, mais je n’irai pas voir le 6.
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