Vu le 6 janvier 2006
Pendant
la Seconde Guerre mondiale, quatre gamins anglais passent à travers une armoire
magique (le terrier du Lapin Blanc étant en travaux) et débarquent dans le monde
merveilleux de Narnia. Là-bas, c’est l’éternel hiver à cause de la méchante
Reine Blanche (la Reine des Neiges étant très occupée à faire rebâtir). Coup de
bol, une légende locale raconte qu’il existe une prophétie comme quoi quatre
Élus débarqueront un jour d’un autre monde pour sauver Narnia. Oui, je sais, je
spoile, mais bon… Parallèlement, une espèce de prophète poilu et baraqué nommé Aslan
vient rétablir la paix et la justice à grands coups de tatane tolkienesque avant
de s’en repartir vers le soleil couchant. Tellement qu’on se demanderait
presque s’il avait vraiment besoin des quatre chiards…
À titre très personnel, si par hasard vous
ne l’avez pas compris, je trouve que ce film manque un peu d’originalité. Le
réalisateur n’est sans doute pas à blâmer : le livre original de C. S. Lewis,
qui a apparemment enchanté nombre de petites filles, empruntait déjà pas mal
aux grands classiques. Il exhale par ailleurs une certaine rhétorique
chrétienne susceptible d’irriter certains (rhétorique ayant généré une vague
polémique aux États-Unis et que Libé a tenté de relayer en France). Là
aussi, le film retranscrit bien ce côté : la scène du sacrifice d’Aslan (oh,
encore un spoiler, désolé…) aurait pu être réalisée par Mel Gibson. Bon,
on ne va pas non plus trop accabler Lewis, qui a lui-même été abondamment pillé.
Le gamin pleutre de la bande, en particulier, est le portrait craché du héros brun
de la vieille série animée Le Sourire du dragon*.
Reconnaissons de plus que, si le film ne
réserve pas des masses de surprise (aucune en fait), l’interprétation est
honnête**, les bastons sympathiques*** et le chariot de guerre de la Reine,
traîné par des ours polaires, a la grande classe. Mais ceux qui espèrent le
nouveau Willow seront sans doute déçus. Personnellement, j’aurais sans
doute adoré ce film à douze ans mais aujourd’hui, ça ne passe plus du tout. Les
fans de la première heure, eux (elles en fait), seront sans doute ravis de
cette adaptation pleine d’effets spéciaux et de bestioles qui parlent. Seulement voilà, moi, les bestioles qui parlent, j’en ai un peu marre…
Le Monde de Narnia : chapitre 1, le lion, la sorcière blanche et l’armoire magique, Andrew Adamson, 2005
* Certains se souviennent peut-être de
cette série légendaire sous-titrée Donjons et Dragons (tiens ?) et
dont le générique fut l’un des rares corrects chantés par Dorothée. J’ai
souvenir d’une discussion avec une amie qui évoquait avec sa tendresse
habituelle ce personnage emblématique de la lâcheté humaine : « Ce
sale con ? Putain, pourquoi ils ne l’ont pas tué de suite pour récupérer
le bouclier ? Ça aurait vachement simplifié les choses, c’est toujours lui
qui les foutait dans la merde ! »
** Tilda Swinton, vue précédemment dans Constantine
ou Broken Flowers, incarne en
particulier une Reine Blanche toute en fragilité hystérique (bon, depuis on l'a revue dans L'Étrange Histoire de Benjamin Button et Moonrise Kingdom, comme quoi elle choisit bien ses réalisateurs).
*** À noter : enfin une utilisation
correcte d’un phénix dans une bataille. Ah ça change du Fumseck moisi qui amène
son épée en inox à Harry Potter pour taper du python géant !
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