lundi 22 avril 2013

Julien a vu… Side Effects



Vu le 19 avril 2013
À la sortie de prison de son mari, Emily sombre dans la dépression. Le docteur Banks la prend en charge et s’occupe de lui prescrire ses antidépresseurs, jusqu’à ce que les effets secondaires de ceux-ci provoquent un drame. L’affaire propulse Emily sur le banc des accusés et la carrière de Banks sur la sellette. Mais est-on bien sûr du fin mot de tout cela ?
L’avant-dernier film de Steven Soderbergh* n’est pas un grand cru, mais selon comment vous le prenez il pourra faire son office de divertissement. De fait je l’ai vu plus ou moins par hasard. J’avais prévu d’assister à la conférence de Franck Lepage (que je vous conseille de découvrir si vous ne connaissez pas, ça se trouve en ligne sans problème), qui s’est avérée afficher complet, puis de la remplacer par le visionnage d’Oblivion, le dernier film de SF avec Tom Cruise, mais là aussi la séance était complète, alors j’ai regardé la liste des films à l’affiche et je me suis dit : « Tiens, un nouveau Soderbergh, j’étais pas au courant, allons voir. » C’est toujours sympa d’aller découvrir un film sans aucune idée préconçue, sans savoir à quoi s’attendre.
En l’occurrence, en l’attaquant comme ça, le film peut surprendre. Alors qu’on s’attend à suivre les déboires psychiatriques d’Emily, la jolie dépressive (Rooney Mara, plus connue pour son rôle de Lisbeth Salander dans le Millenium de David Fincher**), on se retrouve finalement dans la vie du docteur Jonathan Banks, incarné par un Jude Law au charisme impeccable. Mis en défaut par le procès de sa patiente, il voit sa carrière menacée et commence à s’enfoncer dans un délire paranoïaque sur une pseudo vérité cachée derrière l’affaire. Des rebondissements, il y en aura, et c’est la force et la faiblesse de ce film.
La force parce que sans ça, on s’ennuierait ferme, et certains twists sont réellement intéressants. La faiblesse parce qu’au bout d’un moment, ça confine au grotesque, et pas de manière voulue à la mode Sexcrimes. Amateur d’intrigues sulfureuses, Soderbergh plante son film vers les trois quarts dans un brouet narratif très daté « années quatre-vingt-dix » et n’aboutit à l’arrivée qu’au niveau d’un bon téléfilm de deuxième partie de soirée**. C’est dommage car les comédiens, Law, Mara, Zeta-Jones et même Channing Tatum***, méritaient mieux.
Side Effects, Steven Soderbergh, 2013
* Eh oui, le réalisateur de Sexe, mensonges et vidéo, d’Ocean’s 11, de Hors d’atteinte et d’une grosse trentaine d’autres films a officiellement annoncé qu’il prendrait sa retraite après son prochain long-métrage, Behind the Candelabra (Derrière le chandelier ?). C’est bien de savoir s’arrêter.
** Même le titre français, Effets secondaires (pourtant bien traduit), évoque déjà la bande-annonce foireuse sur M6. « Et après la Trilogie du samedi, ne ratez pas Effets secondaires ! » (merde, ça existe encore la Trilogie du samedi ? Sûrement pas, maintenant doit y avoir un truc de téléréalité à la con. Pfff, pauvre France !).
*** Il est d’ailleurs amusant de le voir en dehors de son rôle de gros bourrin de film d’action. Dans G.I. Joe, à côté de Dwayne Johnson, il avait l’air d’une crevette. Ici, entre Rooney Mara et Jude Law, on réalise à quel point ce mec est une armoire à glace (soi-disant 1,85 m pour 81 kg, mais j’en doute).

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