lundi 13 mai 2013

Julien a vu… Les Gamins



Vu le 7 mai 2013
Lola rencontre Thomas. Elle est assistante de diplomate, il est musicien amateur. Comme ils partagent les mêmes délires, ils décident de vivre ensemble, et comme Thomas est un romantique il demande Lola en mariage. Vient alors la traditionnelle rencontre avec les parents, notamment Gilbert, le père dépressif de Lola qui supplie son futur gendre de ne pas se marier. Parce que le mariage, c’est rien que des emmerdes !
N’est-elle pas originale, la prémisse de ce petit film français ? Le mariage pourrit le couple, une antienne qu’on connaît en gros depuis… le début de la civilisation. « Dans tous les cas, mariez-vous. Si vous tombez sur une bonne épouse, vous serez heureux. Si vous tombez sur une mauvaise, vous deviendrez philosophe, ce qui est excellent pour l’homme » (Socrate), « Le mariage est la solution à tous les problèmes qu’on n’aurait pas eus si on était resté célibataire », « Le mariage c’est la mort de l’espoir » (Woody Allen), « Le mariage est la principale cause de divorce » (Oscar Wilde), « Le mariage simplifie la vie et complique la journée » (Jean Rostand), « Le célibat, on s’ennuie. Le mariage, on a des ennuis » (Sacha Guitry), « Avant le mariage, une femme doit faire l’amour à un homme pour le retenir. Après le mariage, elle doit le retenir pour lui faire l’amour » (Marilyn Monroe), « Faire la cour avant le mariage est un charmant prologue pour une pièce bien ennuyeuse » (William Congreve)…
Bref, si ce film doit être bon, ce sera plus grâce à ses gags et ses comédiens qu’à son histoire battue et rebattue. Coup de bol, nous avons affaire à Max Boublil et Alain Chabat, qui ne sont pas les derniers des rigolos*. Les deux générations de comique rivalisent de bêtise et leurs performances restent distrayante, l’ancien Nul se taillant la part du lion avec un rôle en pleine crise de la cinquantaine**.
Là s’arrête l’intérêt du film, qui ne fait finalement qu’enchaîner des gags sans bien réaliser qu’il passe complètement à côté de son sujet principal : le couple. Bien sûr à la fin Gilbert et Thomas réaliseront qu’ils ont agi en parfaits crétins***, et bien sûr leurs femmes leur pardonneront (un peu trop facilement vu la masse de conneries accumulées), et cet aspect est clairement la grosse faiblesse du film.
S’il est drôle, et même très drôle par moment, il n’a pas grand-chose à dire sur son sujet. Les dialogues fonctionnent souvent bien mais le script a clairement été rédigé à la va-vite sur un coin de nappe lors d’une soirée arrosée, dans ces moments où on trouve souvent géniales les idées les plus communes.
Les Gamins, Anthony Marciano, 2013
* On en oublie d’ailleurs Sandrine Kiberlain et Mélanie Bernier, très justes mais assez discrètes dans le film contrairement à ce qu’essaie de nous faire croire la bande-annonce.
** On notera aussi la présence d’Arié Elmaleh (frère de) en producteur de disques, de Kheiron (de Bref. Vous vous souvenez de Bref. ? c’était une mini-série sur Canal + ? Oui, je sais, c’est tellement 2012 !) en ambassadeur d’Iran, d’Alban Lenoir (Herocorp) en connard et d’Iggy Pop. Oui, Iggy Pop. Qui est prêt à se compromettre dans n’importe quoi contre un gros chèque, manifestement.
*** Dans ce genre de situation, la plupart des films tentent généralement de donner aux actions des personnages principaux un côté « cool », qui fait oublier leur stupidité. Ici, non, le spectateur est parfaitement conscient que les deux héros font n’importe quoi, et un minimum de conscience l’oblige à se ranger du côté des femmes qui contemplent le désastre. Ce qui gâche quand même un peu la rigolade.

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