mardi 9 juillet 2013

Julien a vu… World War Z



Vu le 4 juillet 2013
L’homme parfait et sa femme idéale ont deux enfants, Adorable Petite Fille 1 et Adorable Petite Fille 2. Alors qu’une pandémie de zombis éclate, l’homme parfait doit sauver sa famille, puis la planète en partant enquêter sur le mystérieux virus qui la menace. Y parviendra-t-il ? Précommandez le jeu sous Steam et recevez en cadeau des fausses dents de zombis comme dans le film !
Il se sera fait attendre, ce World War Z (Z comme « zombi », s’il y avait un doute). Cela fait quelques années qu’on parlait d’une adaptation du roman éponyme de Max Brooks*, et bien des noms avaient circulé concernant le scénario : John Michael Straczynski (Babylon 5), Matthew Carnahan (Jeux de pouvoir…), Damon Lindelof (Lost, Prometheus…) ou encore Drew Goddard (Lost, Buffy contre les vampires…). Au final, il semble qu’entre écriture, réécriture, retournage de la fin à la demande de la production… tous aient fini par mettre la main à la pâte, Et clairement, c’était trois de trop ! Quand trop de monde se mêle de l’écriture d’une œuvre, ça donne généralement un gros gloubiboulga indigeste, dont acte ici.
Quand on connaît l’histoire derrière l’écriture du film et la réputation des scénaristes impliqués, on comprend mieux pourquoi d’excellentes idées avoisinent des monuments de bêtise et comment le film arrive parfois à réellement surprendre son public tout en se révélant absurdement conventionnel en d’autres moments. On note en particulier une volonté d’aborder dans un même long-métrage tous les styles du genre : on attaque sur un survival, on enchaîne avec une guerre nocturne, puis on a droit à une grande scène d’action en plein air, puis on est bloqué dans un complexe de recherche… ça aurait pu être d’autant plus intéressant que les zombies du film semblent particulièrement déterminés et voraces**. Alors où est-ce que ça pèche ?
Déjà un des gros problèmes tient en cinq signes : PG-13 (« interdit aux moins de treize ans » aux États-Unis), ce qui est très large pour un film de genre (pour comparaison, à sa sortie Pulp Fiction était classé R : « interdit aux moins de dix-sept ans non accompagnés »). WWZ est clairement axé « famille » et s’abstient donc de tout gore, ce qui va à l’encontre du concept même du film de zombis. Même Shaun of the Dead ou Bienvenue à Zombieland, pourtant des comédies assumées, savaient qu’il fallait du sang et des tripes.
Ajoutez à cela des moments de grand n’importe quoi venant saper le sérieux de l’œuvre (en particulier tout le passage à Jérusalem, absurde de bout en bout), et une narration calqué sur un jeu vidéo où le héros, un Brad Pitt marmoréen qui n’est pas sans rappeler le Tom Hanks de Da Vinci Code, va d’indice en item pour résoudre une enquête avec, ponctuellement, des missions d’infiltration où les monstres ne vous voient pas s’ils vous tournent le dos (je sais, on joue trop à The Secret World en ce moment, mais on s’est tous dit que le film ressemblait beaucoup à une mission dans ce jeu !).
Marc Foster, réalisateur éclectique***, ne signe au final qu’un ratage en demi-teinte, complètement anesthésié et plutôt loin de la portée politique du livre. Dommage, j’aurais bien aimé voir un bon film.
World War Z, Marc Foster, 2013
* Qui était lui-même une suite de son premier livre, Guide de survie en territoire zombi. Il paraît que c’est vachement bien. En tout cas d’après ce que j’en ai compris, ça n’a pas grand-chose à voir avec le film.
** Après le zombie qui marche de Romero, le zombie qui court de Snyder, voilà le zombie qui grimpe ! J’attends impatiemment le zombie qui vole.
*** Il a entre autre réalisé le très dispensable Quantum of Solace, l’intéressant Stranger than Fiction, le lénifiant Stay, le plutôt cool Neverland et À l’ombre de la haine.

2 commentaires:

  1. Ce que je trouve dommage pour toi, Julien, c'est que tu ne vas voir que des films nuls (de ton point de vue, bien sûr), n'est ce pas frustrant à force?

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  2. Certes, je désespère de revoir un film qui me plaise un de ces jours... mais j'aime bien les films nuls aussi. Ça forge le sens critique. Et puis dans beaucoup de films, on trouve du bon et du moins bon, tout n'est pas toujours à jeter. Il y a des bonnes choses dans WWZ, et des défauts. À l'arrivée, j'estime que les premières ne compensent pas les seconds, mais on peut y prendre du plaisir, et beaucoup me donneront sûrement tort. Tant mieux.

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