mardi 25 juin 2013

Julien a vu… Man of Steel



Vu le 21 juin 2013
Envoyé sur Terre par ses parents pour survivre à l’explosion de sa planète natale, le jeune Kal-El acquiert des pouvoirs surhumains et décide de protéger les humains. Arrive alors le général Zod, décidé à reconstituer Krypton à partir des informations implantées dans la capsule de l’exilé. Enfin, bon, vous connaissez quoi !
La dernière revisite de l’histoire de Superman était une improbable bouse signée Bryan Singer, sobrement intitulée Superman Returns, et dont on serait bien en peine de dire s’il s’agissait d’une suite, d’un reboot ou d’un remake. On attendait donc ce Man of Steel avec le même espoir que Batman Begins après les deux films de Schumacher. Fini le délire, pas de Lex Luthor cabotinant, on nous promettait du sombre, du violent. Le réalisateur Zack Snyder est à l’évidence un grand fan de comics*, et pour peu qu’il se retienne de semer son film de ralentis foireux (son principal défaut), il pourrait faire des merveilles avec le plus grand des super héros, a fortiori sur un scénario cosigné par Christopher « The Dark Knight » Nolan. Alors qu’en ont-ils fait ?
Ben pas grand-chose en fait. Le scénario propose quelques idées intéressantes, notamment les motivations respectives de Jor-El et Zod, qui sont également défendables ou intolérables selon le point de vue. Le personnage de Zod est d’ailleurs à ce titre légèrement plus subtil qu’un méchant de base, et Michael Shannon lui donne une certaine épaisseur**. Les acteurs s’en sortent plutôt bien : Henry Cavill est investi, Amy Adams est mimi (mais ne sert à rien) et Russel Crowe incarne un Jor-El un peu stoïque mais plus présent qu’à l’ordinaire (et au moins il ne chante pas). Le seul problème est qu’ils n’ont pas grand-chose d’intéressant à dire et, à l’arrivée, les bonnes intentions sont noyées dans des scènes d’action interminables et souvent confuses. Il faut dire qu’une bonne partie du film est tournée caméra « à l’épaule », un choix audacieux mais pas toujours payant.
Et surtout, certains passages sont complètement, indubitablement foirés. On les repère facilement, ce sont ceux avec Kevin Costner (qui propose une interprétation facilement haïssable de Jonathan Kent). Sa dernière apparition, notamment, est d’une connerie si abyssale que vous allez probablement éclater de rire, même si vous êtes un fan absolu de Snyder, Nolan, Costner et Superman réunis. Ajoutons que le film s’obstine à donner de Superman une vision christique, ce qui est assez con (le personnage est quand même plus proche de Moïse et des dieux grecs que de Jésus), que l’intrigue arrive vite à bout de souffle et se met à empiler des quarts d’heure entiers d’action inutile, et que, à l’instar du dernier Star Trek, les héros ont l’air content d’avoir gagné à la fin alors que c’est manifestement un échec, des dizaines de milliers de gens sont morts.
Mais surtout, il semble que Snyder et Nolan, malgré toutes leurs analyses du personnage, n’ont toujours pas compris que Superman ne doit pas être défié sur le plan physique (puisqu’il est par définition plus fort que n’importe qui), mais sur le plan moral. Le film le tente, mais échoue rapidement et laisse parler les poings, oubliant que la principale, si ce n’est la seule faiblesse de Superman, est qu’il ne peut prévenir la mort de tout le monde***. Là réside un aspect vraiment intéressant du personnage, mais Man of Steel s’en fout. La fin de Zod est absurdement mise en scène et scelle l’intérêt narratif du film (déjà bien entamé par Kevin Costner, comme dit précédemment). Le film a de belles images, des idées sympas, des acteurs corrects (sauf Costner), mais à l’arrivée il dure une heure de trop, rate l’essentiel de son sujet et ennuie ferme son audience. En plus il énerve les gens : deux bagarres ont éclaté dans la salle pendant la séance à laquelle j’ai assistée.
Man of Steel, Zack Snyder, 2013
* Quoi qu’on pense de ces films, on n’adapte pas des comics comme Watchmen et 300 aussi bien sans avoir parfaitement compris les comics originaux.
** On peut regretter l’absence de référence à la réplique ultra culte « Kneel before Zod! » mais bon, je ne vais pas râler parce qu’un réal évite le fan service qui pourrit tant de films. De même, on voit un camion LexCorp par-ci, un satellite de Wayne Tech par-là, mais ça reste assez discret. Et surtout, aucune trace de kryptonite, cette foutue arnaque scénaristique !
*** Oui, je sais, il le fait dans le film de Richard Donner, et c’est un gros problème. Me lancez pas là-dessus !

1 commentaire:

  1. vu assez d'accord dans l'ensemble et effectivement, il ne restera pas dans les annales, ou alors, j'ai les fous furieux du genre.

    RépondreSupprimer