lundi 12 août 2013

Julien a vu… RIPD



Vu le 11 août 2013
Après que son équipier de la police de Boston lui eut tiré dans la tronche au cours d’une opération, Nick se retrouve dans une espèce de commissariat divin, le « Rest In Peace Department », chargé de traquer et remettre dans le droit chemin les morts qui s’attardent trop sur Terre. Et pour cela, il devra faire équipe avec Roy, un ancien sheriff bougon aux méthodes expéditives.
Si le scénario vous évoque vaguement quelque chose, voire si vous vous dites que j’ai mal épelé le titre et qu’en fait il s’écrit « MIB », c’est normal. La bande-annonce et de multiples éléments du film ne trompent pas : nous avons là une resucée évidente du grand succès de Barry Sonnefeld, Men in Black, ce qui passe difficilement pour une bonne nouvelle*.
Pourtant, le film s’en sort étonnamment mieux qu’on le croirait. Déjà, il a un casting trois étoiles : Kevin Bacon en méchant (on se demande pourquoi on voit si peu ce mec au cinéma ces dernières années), Ryan Reynolds dans le rôle principal (qui le joue judicieusement de manière très sobre), Mary-Louise Parker (détonnant un peu avec une interprétation stoïque) et bien sûr en star assurant le show, le Dude lui-même : Jeff Bridges. Dire qu’il en fait des mégatonnes serait de mauvais goût. Il en fait des tératonnes ! Il en fait des pétatonnes ! À fond dans son rôle de vieux briscard, il nous offre sa voix la plus rocailleuse et un accent de vieux cowboy qui ravira ou hérissera le poil des spectateurs, au choix.
Et puis il y a la petite Stephanie Szostak, toute mimi, qui parvient en une scène à nous faire croire à sa jolie histoire d’amour avec Reynolds. Voilà pour les points positifs. Après, il faut bien admettre qu’on a déjà vu mieux, que le scénario est relativement classique et, chose étonnante, que les effets spéciaux sont à la ramasse ! J’avais pas vu un truc aussi moche depuis Van Helsing : personnages modélisés avec les pieds, images de synthèse évidentes qui se baladent à l’écran… visuellement, ce film a dix ans de retard**. C’est un problème quand on s’essaie à la comédie fantastique. Mais comme je disais, les acteurs font leur boulot de manière honnête, ce qui sauve un peu ce long-métrage court*** du naufrage et en fait finalement un divertissement acceptable pour une chaude et longue après-midi.
RIPD, Robert Schwentke, 2013
* Déjà parce que je n’aime pas du tout Men in Black. Je sais, on me dira « ouais mais si, c’est drôle et tout, et y a Will Smith ! », mais non, je suis désolé, Men in Black est un film sans intérêt : les blagues tombent à plat, le scénario est convenu au possible, les effets spéciaux crèvent l’écran et il faudrait que je sois dans un très bon jour pour trouver rigolo l’idée qu’une femme accouche d’un calmar. Le seul élément intéressant, le fait que les extra-terrestres constituent une métaphore des étrangers en situation irrégulière, n’est absolument pas exploité. C’est nul.
** Surtout que j’avais un bon point de comparaison : la veille on a vu le magnifique Sharktopus produit par Roger Corman, avec sa bestiole mi-pieuvre mi-requin et re-mi-pieuvre derrière, qui est elle aussi très moche, mais à peine plus. Seulement RIPD affiche un budget de 130 millions de dollars, alors que Sharktopus a été financé avec vingt pesos et une dizaine de paquets de chips.
*** Un film d’une heure et demie, ça faisait longtemps, mais ça fait du bien. Et le fait est, RIPD a un bon rythme, pas de problème de ce côté-là.

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