lundi 11 février 2013

Julien a vu… 7 Psychopaths

Vu le 9 février 2013
Marty essaie désespérément d’écrire le scénario de son prochain film. Pour l’instant, il a le titre, « Sept psychopathes », et un personnage, bouddhiste et non-violent. Tout ça ne part pas sous les meilleurs auspices. Surtout qu’entre deux kidnappings de chiens, son pote Billy décide de l’aider à trouver des idées de personnages. Et vous connaissez le problème avec les psychopathes ? C’est qu’on ne sait jamais à quoi s’attendre !
Le réalisateur Martin McDonagh avait déjà scotché pas mal de monde avec In Bruges (la traduction officielle, Bons baisers de Bruges, laisse sottement entendre qu’il s’agirait d’une sorte de James Bond flamand ; ce n’est pas le cas, loin de là*). Il récidive avec cette petite perle qui, sous ses dehors de sous-Snatch, se rapproche bien plus d’un Kiss Kiss Bang Bang sous peyotl, avec de l’action, de l’humour mais aussi beaucoup plus de finesse qu’il n’en donne l’air.
Le scénario, sans être complexe, illustre pour une fois parfaitement le titre : si le terme « psychopathe » se trouve souvent galvaudé, il est ici parfaitement à sa place. Nous avons affaire à des individus (pas vraiment sept, d’ailleurs) authentiquement cintrés, donc imprévisibles, et de fait certains passages surprendront le spectateur bien installé. McDonagh s’appuie sur un casting impeccable d’acteurs dont la tronche proclame « psychopathe » comme si les lettres y étaient gravées au fer rouge. Christopher Walken, grandiose, Colin Farrell, névrosé, Sam Rockwell, enfiévré, Tom Waits, surprenant… et le décidément trop rare Woody Harrelson en maffieux aussi drôle qu’effrayant**.
Le film atteint-il pour autant l’étrange grâce de In Bruges ? Peut-être pas. Il ne joue pas sur les mêmes codes, même si lui aussi évite le film de gangsters bêtement violent pour tomber dans une contemplation teintée d’ironie***. Mais ça reste un p… de bon film, surprenant et loin de la tarantinerie qu’on essaie de nous vendre dans la bande-annonce. À voir !
7 Psychopaths, Martin McDonagh, 2013
* Si vous n’avez pas vu In Bruges, dépêchez-vous ! Si, si, c’est important.
** Il faut dire que depuis Tueurs-nés, on lui confie beaucoup de rôles dans ce genre. Ici il incarne un chef maffieux amoureux de son shih tzu (à ranger dans la catégorie canine des serpillères vivantes pour mémères) et prêt à tout pour le récupérer.
*** À noter que le réalisateur se permet quelques effets d’annonce assez gonflés et bien vus. Et si Harrelson nous fait son numéro de fou furieux relativement classique, il serait dommage de ne pas citer la performance de Sam Rockwell, qui joue sans doute le plus gros taré du tas.

1 commentaire:

  1. Et si on a un peu suivi la série Boardwalk Empire, la première séquence est juste excellente :D

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