vendredi 1 février 2013

Julien a vu… Harry Potter and the Order of the Phoenix

Vu le 17 juillet 2007
Ce coup-ci, ça chie ! Les détraqueurs commencent à attaquer les gens, Voldemort est de retour mais personne n’y croit et Harry passe de nouveau pour le dingue de service. Mais alors que le ministère de la Magie tente de s’emparer de Poudlard, la résistance s’organise.

Beaucoup d’entre nous considèrent le cinquième tome des aventures du petit-sorcier-qui-n’a-plus-grand-chose-de-petit comme le meilleur de la série à ce jour*. Une intrigue totalement inattendue, une ambiance lourde de menace, de nouveaux personnages riches (l’attachante Luna, la délirante Tonks, Ginny qui se révèle enfin et bien entendu l’abominable Dolorès Ombrage, l’individu le plus haïssable de la série) et une terrible frustration émanant de Harry rendent ce récit haletant et proprement passionnant. Malheureusement, c’est cette même force du bouquin qui fait la faiblesse du film : entièrement construit sur la longueur et sur une succession de mini scènes toutes fascinantes et indispensables, l’œuvre est tout simplement inadaptable au cinéma. Il s’y passe trop de choses concernant trop de monde et c’est probablement toute une saison de série télé qu’il faudrait pour rendre convenablement hommage au travail de J. K. Rowling.

David Yates** est fatalement tombé dans le piège : à vouloir traiter le plus de personnages possible, il les perd tous en cours de route. Tonks a deux répliques, Lupin une phrase, Maugrey guère plus, Ginny se fait à peine remarquer… Survivent à ce difficile traitement Ombrage, magistralement interprétée par une Imelda Staunton particulièrement horripilante, et Luna Lovegood à qui la petite Evanna Lynch confère une aura de folie douce plutôt agréable. Et bien sûr Bellatrix Lestrange, campée le temps de cinq minutes de gloire par une Helena Bonham Carter complètement jetée.

Passons sur les oublis volontaires du scénario (Kreattur ne fait que passer, l’occlumancie est plutôt simpliste, Firenze n’est même pas évoqué…) et les simplifications un peu extrêmes (le rôle de Cho Chang est totalement modifié, celui de Dobby est une fois de plus tenu par Neville, le piège final est nettement moins subtil qu’à l’origine…). Yates se perd surtout dans une réalisation qui oublie d’être inventive, sauf dans les scènes de cauchemar et dans quelques mouvements de caméra lorgnant vaguement vers les fulgurances cuarónesques du troisième épisode. C’est seulement dans ces moments que l’on se dit que Harry Potter et l’ordre du Phénix aurait pu être un grand film. Avec une heure de plus et un peu d’application dans la direction d’acteurs. Faute de temps et de génie, il n’est plus que le plus mauvais du tas. Dommage***.
Harry Potter and the Order of the Phoenix, David Yates, 2007

* En attendant Harry Potter et les reliques de la mort, depuis samedi en VO chez vos libraires. Au moment où j’écris cette chronique, j’en suis page 233 et je peux sans spoiler vous affirmer qu’il tient bien ses promesses.

** Qui débute au cinéma mais s’est fait un nom en signant deux séries télé britanniques acclamées par la critique : State of Play et Sex Traffic.

*** Apparemment, les producteurs ne partagent pas cette opinion puisque Yates devrait rempiler sur Harry Potter et le prince de sang-mêlé. Peut-être y trouvera-t-il un scénario plus à sa mesure. Rappelons tout de même à ceux qui le trouvent trop sombre que, globalement, l’épisode 5 est un rayon de soleil à côté de ce qui se passe dans le sixième opus (qui lui-même est une douce bluette vis-à-vis du 7).

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