mardi 19 février 2013

Julien a vu… Alien vs Predator

Vu le 10 janvier 2005
De nos jours (déjà ça part mal), une expédition scientifique menée par un magnat de la finance désireux de laisser sa trace dans l’Histoire part pour l’Antarctique. Apparemment on vient de découvrir une sorte d’immense pyramide, vestige d’une ancienne civilisation très avancée genre Atlantide, empire de Mu, légendaires tribus Minipouss de Patagonie, que sais-je… L’équipe est un aréopage hétéroclite de bras cassés incarnés par une troupe d’acteurs à peine assez bons pour une pub pour produits laitiers*. Ils arrivent tous dans la pyramide, les deux tiers se font chopper par des aliens alors que trois predators débarquent pour tirer dans le tas, conformément à leurs vénérables traditions ancestrales.
Jusque-là pas trop de surprises, vu le titre on s’y attendait. N’attendez d’ailleurs pas grand-chose de plus : ce qui doit être là est là (les combats alien / predator, moments agréables malgré tout**, la reine, dégoulinante à souhait…) et ce qui ne devrait pas aussi (les explications sub-scientifiques du génie de l’équipe, qui lit couramment le panaché égyptien/aztèque/cambodgien gravé partout sur les murs de la pyramide***).
Acteurs minables et scénario sans fond suffisent amplement pour classer le film dans la catégorie « série Z », à se louer entre potes un vendredi soir pour se détendre la tête. Mais un petit quelque chose peut empêcher l’amateur de s’amuser vraiment : quel putain de gâchis ! La tétralogie Alien est sans doute une des œuvres les plus abouties du cinéma de science-fiction et d’horreur. Une ambiance unique, quatre films très différents qui conservent pourtant une cohérence rare, la créature la plus terrifiante jamais imaginée, quatre réalisateurs parmi les plus doués de leur génération… et puis Paul Anderson débarque et ruine toute cette belle unité de style !
Parallèlement, les deux Predator étaient également de bons films dans leur genre, certes moins recherchés dans la psychologie des personnages mais efficaces et bien troussés (merci John McTiernan). Les scénaristes, faisant fi de l’héritage de leurs prédécesseurs, ont vaillamment massacré la belle cohérence de cet univers, foulé au pied l’intérêt de la BD Alien vs Predator (un bon cru pourtant, dont ils n’ont tiré que quelques scènes qu’ils parviennent à ridiculiser dans le film), et surtout en avilissant ainsi la licence ils ont sans doute gâché tout espoir d’avoir un jour un cinquième Alien à la mesure des quatre premiers (en fait, depuis, l’immonde Prometheus a réussi à resaboter la licence sans jamais évoquer AvP : chapeau). Et c’est bien dommage !
Alien vs. Predator, Paul W. S. Anderson, 2005
* Sauf Lance Henriksen, rescapé des précédents épisodes d’Alien, les vrais. Ayant sans doute signé pour ce film à la suite d’un pari stupide, il fait semblant de jouer et meurt le plus vite possible pour éviter la honte devant les collègues, détruisant au passage tout espoir de continuité avec la tétralogie d’origine…
** Après vingt-cinq ans passés à essayer de dézinguer ces saloperies d’aliens au fusil d’assaut, bazooka, lance-flamme, exosquelette, dépressurisation, explosion thermonucléaire et autres joyeusetés, sans jamais y réussir complètement, il est étrangement réjouissant de voir un humanoïde, fût-il predator, s’en taper quelques-uns à mains nues !
*** Citons ce lumineux raisonnement de l’individu : « Comment j’ai compris que la pyramide changeait de conformation toutes les dix minutes ? Ben, comme tout a l’air basé sur le calendrier aztèque, qui est décimal, ça me paraissait logique ! » C’est vraiment pas de chance que notre décompte du temps se fasse en heures, minutes et secondes, seules unités de notre système de mesure qui ne soient pas décimales, justement !

1 commentaire:

  1. Je suis d'accord. Alien, c'est bien. Prédeator, c'est bien. AvP, c'est tout pourri.

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