lundi 4 février 2013

Julien a vu… The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy


Vu le 21 août 2005
Arthur Dent est anglais et assez malheureux. Sa maison étant située sur le tracé d’une bretelle d’autoroute, les bulldozers l’ont démolie. Sa planète, la Terre, étant située sur le tracé d’une bretelle de déviation interstellaire, les démolisseurs vogons l’ont démolie aussi. Coup de chance, son ami Ford est un extraterrestre de Bételgeuse et ils ont pu se faire prendre en stop in extremis par le vaisseau démolisseur. Et, double coup de pot, ils ont avec eux un exemplaire du Guide du voyageur intergalactique, sorte de Manuel des Castors junior de l’espace contenant tout et plus à un prix abordable et arborant en grandes lettres avenantes la consigne : « Pas de panique ! » Dommage, le spectateur n’a aucune envie de paniquer. De bailler, tout au plus.
Pour cette chronique, je pensais parler de l’humour anglais*. L’idée d’une adaptation du Guide galactique m’avait inquiété, la bande-annonce un peu rassuré. On y trouvait ce côté décalé et britannique qui pouvait seoir** à une œuvre aussi ambitieuse. Les adaptations de ces derniers temps ayant souvent été de bonnes surprises, je pensais être en droit d’espérer***. En définitive, je pensais, si le film n’avait été que moyen, conclure en deux mots fortement référencés : « globalement inoffensif ». Malheureusement, après vision du susnommé long-métrage, je crains qu’il ne puisse effectivement se résumer en deux mots : « aucun intérêt ». Fans du livre, fuyez ! Les autres, lisez le bouquin !
H2G2, Garth Jennings, 2005
* Car, pour info, j’aime l’humour anglais. J’adore l’humour anglais. J’aime Rowan Atkinson, Nick Hornby me fait mourir de rire, Black Books est une série géniale, je vénère les Monty Pythons, j’idolâtre Terry Pratchett et bien sûr je voue un culte particulier à Douglas Adams, regretté auteur de la trilogie en cinq volumes du Guide galactique. L’humour anglais, avec son nonsense, cet absurde délicieusement british qui permet à un petit lapin blanc d’égorger des chevaliers en armure, à une tortue géante de se balader dans l’espace en supportant sur le dos quatre éléphants et un monde en forme de pizza, à l’Allemagne de battre la Grèce à la finale de football des philosophes et à des crucifiés de chanter « voyez la vie du bon côté ». On n’a jamais rien fait de plus drôle que l’humour anglais, et c’est un Français qui vous le dit !
** Seoir : verbe du troisième groupe extrêmement valorisant à placer en conversation. Exemple : « Oh, regardez comme la lune est belle ce seoir. » Très romantique.
*** Si vous regardez la liste des derniers Julien a vu…, vous serez peut-être surpris de constater que le cinéma américain ne sait plus rien faire d’autre qu’adapter des bouquins ou des BD. C’est assez symptomatique de la crise du scénario actuelle et aussi, surtout, de ma manie de n’aller voir que des adaptations pour les comparer systématiquement à l’original. J’ai pourtant déjà donné mon opinion sur les chances quasi-nulles qu’ont les adaptations d’apporter quelque chose au matériau adapté. J’imagine que ça me rassure d’entrer dans une salle de cinéma en répétant tout bas : « il n’y a pas d’espoir à perdre, il n’y a pas d’espoir à perdre… »

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