lundi 11 mars 2013

Julien a vu… Hôtel Transylvanie

Vu le 1er mars 2013
Afin de protéger sa fille Mavis des méchants humains, Dracula construit un immense hôtel où les monstres peuvent venir se détendre loin de la folie, des torches et des fourches des hommes. Mais à cent dix-huit ans, la petite aimerait voir le monde. Débarque alors Johnny, touriste optimiste, bavard et… humain.
Hôtel Transylvanie nous arrive des États-Unis tout auréolé de gloire, et c’est mérité. Réalisé par le grand Genndy Tartakovsky*, le film se révèle en effet une comédie sympathique et surtout très bien rythmé, comme on pouvait l’attendre du créateur des Super Nanas. Las, je l’ai vu en version française !
En effet, un malade mental a jugé bon de ne diffuser ce long-métrage qu’en VF sur tout Paris. Entendons-nous bien, j’adore le doublage, et il y a en France de très bons comédiens dans ce domaine. Mais les comédies américaines sont en grande partie fondées sur des dialogues au cordeau et des timings impeccables. Tous ceux qui ont vu Friends en français et en anglais le savent. Et le fait est : la version française de Hôtel Transylvanie passe à la trappe la moitié de l’humour.
Il suffit de visionner les extraits en anglais disponibles sur le net pour réaliser que la traduction sabote plusieurs gags savoureux. Et surtout que le couple principal fonctionne incomparablement mieux en VO. Le personnage de Johnny est supposé être bavard mais amusant. En VF, Alex Goude le rend surtout énervant. Quant à Virginie Effira, malgré toute l’estime que je porte à… son talent, elle n’a pas le début de l’intonation que Selena Gomez donne au personnage**.
Et, malheureusement, l’intrigue en elle-même manque de punch. C’est du déjà-vu, du sans-risque (tous les personnages sont cools et sympas, aucune vraie tension ne s’installe jamais), et même du un peu réac quand on analyse vraiment l’idylle en question***. Elle se rattrape sur la comédie, car le film est vraiment drôle. Les personnages secondaires, dont les inévitables créature de Frankenstein, momie, homme invisible, loup garou… y sont pour beaucoup, et Mavis possède sans doute le design le plus adorable depuis Raiponce. À l’arrivée, ce n’est pas le coup de cœur que j’espérais, sans doute en grande partie à cause de la VF. Mais si vous avez l’occasion de le voir en VO à la sortie du DVD, je pense qu’un coup d’œil s’imposera.
Hotel Transylvania, Genndy Tartakovsky, 2012

* Tartakovsky est surtout connu pour ses séries animées au style « vectoriel » : Le Laboratoire de Dexter, Les Super Nanas (Powerpuff Girls), Samurai Jack et l’excellente Guerre des clones, seul truc intéressant issu de la prélogie Star Wars.
** Ceci dit, si vous voulez comparer sur un plan plus physique, vous trouverez la petite Gomez un peu partout placardée sur les murs de Paris, à l’affiche du sympathique Spring Breakers. Oui, la bonasse brune en bikini.
*** Le coup de foudre, je veux bien. Mais la mère qui laisse comme ultime cadeau à sa fille un message du genre « Quand tu auras trouvé l’amour, ne le lâche pas parce qu’il n’arrive qu’une fois », de la part d’un réalisateur pourtant très moderne et s’adressant aux enfants d’aujourd’hui, je trouve ça très, très vieux jeu.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire