lundi 4 mars 2013

Julien a vu… A Good Day to Die Hard

Vu le 28 février 2013
John McClane part en Russie pour retrouver son fiston qui s’est apparemment mis dans la mouise. Mais en fait non, bébé McClane s’est juste transformé en super espion de la CIA et il est chargé d’escorter un ancien terroriste maffieux escroc méchant en dehors du pays avec un dossier spécial MacGuffin. Son bourrin de père saura-t-il l’aider ? Le méchant est-il vraiment un méchant ou juste un voleur ? Y aura-t-il des explosions ? Bof.
Je n’attendais pas grand-chose de ce film. Le concept Die Hard tombait tranquillement dans l’oubli avec la jeunesse de Bruce Willis, plus vraiment capable de nous faire le coup des cascades délirantes et du mec de tous les jours pris dans une embrouille inattendue. Mais là, John Moore dynamite carrément la licence dans un feu d’artifice de n’importe quoi pis que fatiguant : énervant. Situer l’action à Moscou aurait pu être intéressant si le scénariste ou le réalisateur avait ne serait-ce qu’un peu travaillé sur le sujet. Mais non, on n’est pas vraiment en Russie, on est à Russieland, endroit magique tout droit sorti de l’imaginaire hollywoodien, où tout le monde parle anglais, où on n’entend pas un chant russe*, où aucune sorte de police n’existe et où Tchernobyl est à quelques heures de voiture de la capitale (un petit Google Maps vous confirmera qu’il y a un bon millier de kilomètres entre les deux).
Le scénario lui-même ne rattrape rien. La relation entre McClane et son fils intéresse tellement le réalisateur qu’il lui octroie deux minutes par demi-heure, et le comédien Jai Courtney n’est vraiment pas convaincant (ni en fils, ni en super espion d’ailleurs**). L’intrigue générale est indigente***, et surtout depuis quand le personnage de McClane est-il devenu un connard ? J’ai toujours pensé que John McClane était un brave type, un peu sanguin et très, très opiniâtre, qui se retrouve dans des situations impossibles avec sa bite et son couteau. Mais au moins tente-t-il d’éviter les dommages collatéraux. Ici, dans la première scène de course-poursuite, il doit tuer une bonne vingtaine de personnes rien qu’en roulant comme un débile. Sans remords, on s’en fout, c’est juste des Russes.
La réalisation n’apportant rien (trop de coupes à la Michael Bay, trop de gros plans sans intérêt autre que de dissimuler le fait que Bruce Willis n’est pas réellement au volant), on finit par être soulagé que le film se termine au bout d’une heure et demie. La licence Die Hard a connu des jours meilleurs, mais elle ne méritait pas ça. À éviter !
A Good Day to Die Hard, John Moore, 2013
* Je demandais pas forcément l’ouverture d’À la poursuite d’Octobre Rouge, mais merde : dans ce film on entend New York, New York, Girl from Ipanema… ajoutez les multiples répliques carrément xénophobes de McClane et vous obtenez l’équivalent filmique de ces connards de touristes qui trouvent outrecuidant que des pays osent parler d’autres langues.
** Il faudra que quelqu’un explique un jour aux directeurs de casting qu’un baroudeur, un vrai, n’a pas un physique de culturiste aux muscles huilés. Ça, c’est de la gonflette, ça impressionne mais ça veut juste dire qu’on passe son temps en salle de sport. Hugh Jackman dans X-Men, Russel Crowe dans Gladiator ou, tiens, Bruce Willis dans Piège de cristal, font des baroudeurs beaucoup plus réalistes !
*** Je ne vous la raconte pas (l’Odieux Connard le fera mieux que moi) mais bon, franchement, c’est confus, souvent débile, et parfois remarquablement nanar, notamment les passages pseudo-scientifiques à Tchernobyl. Saviez-vous qu’il suffit d’une sulfateuse pour décontaminer en quelques minutes tout un bâtiment ? On se demande vraiment pourquoi y a des Japonais qui flippent à Fukushima. Ah, et aussi cette scène magique où les méchants s’exclament, en voyant les compteurs Geiger s’affoler à l’ouverture d’une chambre forte : « Les radiations se sont accumulées au cours des années ! » Ben oui. Moi si je laisse la lumière allumée dans une pièce fermée pendant une semaine, quand je l’ouvre, je me prends toute la lumière accumulée dans la gueule d’un coup. Ça marche comme ça les ondes. Et bien sûr, n’oubliez pas la règle numéro 1 en cas de visite de site contaminé : « les combinaisons, c’est pour les nuls ! »

BONUS
Oud a vu… Die Hard 5
On est dans le « plus c’est gros plus ça passe ». Ça reste un Die Hard, ça se regarde bien : on ne s’ennuie pas, ça pète dans tous le sens. Il y aurait pu avoir un petit rebondissement scénaristique, mais c’est très mal amené parce qu’on montre tout au spectateur, donc il n’est finalement pas surpris. Mais le film manque d’âme ; on n’a pas l’esprit qu’il y avait dans Piège de cristal : le « pauvre type » qui qui est certes forcé de sauver sa famille (et le monde), mais qui doute parfois. Là, il ne doute pas, c’est de la routine (limite ça le fait chier). En plus, tous les autres jouent comme des manches à balai : il n’y a pas de méchant charismatique. Et il faudrait leur rappeler que quand on fait des effets spéciaux à grand renfort d’ordinateur, il ne faut pas mettre des ralentis parce qu’on voit presque les pixels. On voit que les effets spéciaux sont mal faits en regardant les contours des objets et des gens.
Bref, ça vide bien la tête, mais je n’irai pas voir le 6.

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