jeudi 7 mars 2013

Julien a vu… Man on Fire

Vu le 17 janvier 2005
Oyez la belle histoire de Man on Fire, avec Denzel Washington, acteur américain dont la principale caractéristique (dans ce film) est d’être noir et musclé. Le film se décompose en deux parties :
La partie « Petite Maison dans la prairie », où l’on découvre notre héros, Creasy, ancien agent de terrain de la CIA (les familiers des usages américains auront reconnu l’euphémisme officiel pour « tueur à gages »). Il en a marre de mutiler les ennemis de la patrie et voudrait se ranger. Un pote à lui, incarné par Christopher Walken*, lui trouve un boulot tranquille : garde du corps de la gamine d’un brave businessman mexicain. Car à Mexico, on enlève souvent les enfants de riches pour se faire un peu d’argent, que voulez-vous il faut bien vivre, les temps sont durs ma pauv’ dame. Creasy refuse d’abord, puis rencontre la gamine (excellente Dakota Fanning, à qui je prédis une belle carrière**) et se prend d’amitié pour elle. La preuve, il l’aide même à s’entraîner à la natation pour son tournoi. Pendant une heure, on voit peu à peu l’humanité apparaître sous la carapace de la brute épaisse qui apprend à la gamine comment roter pour feinter les cours de piano, ça ne s’invente pas. Bref, on nage dans la mièvrerie la plus disneyenne, au point que je me suis demandé si le film n’était pas estampillé Buena Vista International. Et puis la gamine se fait enlever et tuer, et on passe à…
… la partie « berzerk ». Creasy s’est pris trois ou quatre balles dans le buffet pendant l’enlèvement, mais c’est pas grave, il se relève, s’habille, va voir la mère de la gamine qui lui demande ce qu’il compte faire. « Je vais retrouver ceux qui ont fait ça*** et eux, et ceux qui me mèneront à eux, et tous ceux qui se mettront en travers de mon chemin, je les tuerai jusqu’au dernier ! » Et la maman de répondre : « Allez-y, tuez-les tous ! » sur fond de petite musique western qui semble dire : « Voilà les enfants, c’est comme ça qu’il faut faire ! » Là, le spectateur intelligent se dit qu’il y a murène sous gravier, animal qui vire au format python réticulé au cours de l’heure et demie restante, alors que le « héros » massacre ses indics et présumés coupables avec des raffinements de cruauté (entre autres il fait exploser un des maffieux d’une bombe dans le cul). Le spectateur n’ayant pas fui la salle pour aller vomir dans un coin aura la faible satisfaction de voir Creasy mourir à la fin, dans un sursaut de moralité scénaristique, après avoir retrouvé la gamine qui à la surprise pas très générale n’était en fait pas morte.
Tout ça pour dire que le sieur Tony Scott, frère de Ridley et pourtant réalisateur d’un pas trop mauvais Top Gun en son temps, ne sort pas vraiment grandi de cette sombre merde que ne devraient pas renier les fans de Charles Bronson, Clint Eastwood et autres justiciers fascistes.
Man on Fire, Tony Scott, 2004
* Qui a comme Lance Henriksen dans Alien vs Predator des impôts à payer… 2004 fut une mauvaise année pour les acteurs squelettiques !
** Bon, finalement, elle a finalement surtout joué dans Twilight… Mais je ne désespère pas, j’ai du flair avec les jeunes actrices, j’avais déjà dit ça de Christina Ricci (La Famille Addams), Winona Ryder (Beetlejuice), Kirsten Dunst (Entretien avec un vampire) et Natalie Portman (Léon). Je suis moins bon avec les garçons, vu que j’attends toujours le prochain bon rôle de Haley Joel Osment (Sixième sens) et de Frankie Muniz (Malcolm), mais j’avais repéré Elijah Wood dans Flipper, c’est pas si mal !
*** Oui, à ce moment-là le spectateur, encore miséricordieux envers le scénariste, fait semblant de croire que la gamine est morte et qu’elle ne va pas réapparaître à la fin dans un deus ex machina d’anthologie.

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