lundi 21 janvier 2013

Julien a vu… Death Proof



Vu en septembre 2012
Julia est sexy et populaire, même si elle a du mal à trouver le grand amour. Ce soir elle retrouve ses copines bitchy pour une pure soirée au bord du lac dans la maison d’un pote. Seulement voilà, dans le bar où elles ont décidé de commencer la murge, un type bizarre les observe. C’est un cascadeur, un vieux féru de bagnoles à la gueule ravagée. Que va-t-il se passer ? Pas ce que vous croyez en tout cas.
Pour cette semaine spéciale Quentin Tarantino*, j’aurais pu commencer par le très emblématique Pulp Fiction, mais Death Proof représente tellement mieux tout ce qu’est le cinéma de Tarantino que l’évidence s’est vite imposée. Savez-vous qu’il existe des gens qui n’aiment pas Tarantino ? Je ne vous parle pas de jeunes effarouchées qui trouvent que « c’est trop violent, je supporte pas » alors qu’elles se pâment devant Game of Thrones, où des milliers de gens se font charcuter de manière beaucoup plus réaliste sans que ça ne les gêne plus que ça. Je vous parle d’authentiques cinéphiles qui estiment que Tarantino gâche son talent formel en se contentant de repomper tout ce qui a déjà été fait.
Car durant toute sa carrière, Tarantino n’a effectivement fait « que » rendre hommage aux genres qui l’ont fait rêver ado. Gangsters avec Reservoir Dogs, pulp avec Pulp Fiction, blaxploitation avec Jackie Brown, shambaras avec Kill Bill 1, Hong-Kong avec Kill Bill 2… si l’on ne peut nier son sens de la mise en scène, on peut effectivement regretter qu’il ne s’exprime pas plus en tant qu’artiste ayant des choses à dire qu’en tant que copieur de génie.
Mais moi je m’en fous, parce que j’adule Tarantino ! Je bave devant chacun de ses plans, je reste hypnotisé par ses cadrages, fasciné par ses personnages, ébaubi devant sa manière d’aller ressusciter des acteurs has-been pour des rôles de premier plan… Et Death Proof**, qui inaugura les productions Grindhouse***, est un bel exemple de sa démarche. Rendant hommage aux road-movies des années 1970, type Bullit ou Vanishing Point, à l’époque où la voiture symbolisait une certaine forme de liberté aux États-Unis, le long-métrage prend le spectateur à contre-pied en plein milieu, le mettant dans une position extrêmement délicate où absolument n’importe quoi peut arriver n’importe quand. Le résultat est sans doute le film le plus flippant du réalisateur, qui vous maintient deux pieds au-dessus du sol pendant toute la durée. Et si l’on retient surtout Kurt Russel et son rôle de fou furieux, il serait dommage d’oublier le casting impeccable de comédiennes et cascadeuses. Tarantino rend parfois difficile la nuance entre féminisme et fétichisme, mais on ne peut pas lui enlever : ses héroïnes n’ont pas que de la gueule !
Death Proof, Quentin Tarantino, 2007

* Oui, je ne sais pas si vous savez mais Django Unchained vient de sortir. Je compte bien le voir dans la semaine, vous aurez la critique dans la foulée.

** Traduit Boulevard de la mort en VF, mais là je vais pas râler vu que ces titres sont précisément le genre de traduction un peu chelou qui avait cours pour les séries B.

*** Créée avec Robert Rodrigez, Grindhouse se composait à l’origine de deux films (Death Proof et Planet Terror), séparés par des fausses bandes-annonces à l’ancienne (Werewolf Women of the SS, Don’t…). Certaines ont si bien marché qu’elles sont devenues de vrais films, comme Machete ou Hobo With a Shotgun. On notera d’ailleurs que, même s’il remonte à bien avant, From Dusk Till Dawn (Une nuit en enfer) réunissait déjà toutes les caractéristiques d’une production Grindhouse !

2 commentaires:

  1. Bon, et du coup elle est prévue pour quand la critique de Planet Terror ? :-)

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  2. Ah, dommage, je ne l'avais pas critiqué à l'époque et j'ai un peu oublié. Je me souviens que j'avais beaucoup aimé, qu'il y avait une nana avec une mitrailleuse à la place de la jambe, qu'à moment donné la pelloche flambe et donc qu'on rate une grosse scène, que Bruce Willis fond... il y avait beaucoup d'autres choses, mais j'ai oublié.

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