lundi 28 janvier 2013

Julien a vu… Harry Potter

Cette semaine, je vous propose une spéciale Harry Potter. Pourquoi cette semaine, alors qu’on est plus dans un esprit Angoulême, BD, Chandeleur…? Eh bien parce qu’à l’époque où je tenais ma chronique des Julien a vu…, Harry Potter et la chambre des secrets fut l’un de mes premiers articles (et vous verrez demain que je n’avais même pas jugé utile de parler du film). Et comme j’ai tenu la chronique quelque temps et qu’un épisode des aventures du petit sorcier balafré sortait tous les ans, j’ai de quoi remplir facilement quatre posts. Oui, c’est pouilleux, je sais, mais je vais à Angoulême en fin de semaine, je n’ai pas que ça à faire. 

Pour information, je fais partie de ceux qui aiment bien les romans Harry Potter. Je trouve la série bien construite et convenablement écrite (à partir du troisième). J’aime l’histoire, j’aime les personnages, j’aime la manière dont l’intrigue progresse et l’implication qui finit par happer le lecteur. Je trouve certains aspects ratés (la romance entre Ginny et Harry, dans le tome 6, ressemble à une fanfic, certains personnages à fort potentiel – Lupin, Tonks, Fol-Œil – sont à peine effleurés…), mais d’autres éléments les compensent amplement, notamment le personnage de Severus Rogue*, un des plus intéressants que je connaisse.

Toutefois, je désolidarise totalement les livres des films. En effet, et c’est une opinion très personnelle, je pense que la série Harry Potter est inadaptable au cinéma. Le style même de J. K. Rowling l’empêche : les livres sont des successions de petites scènes du quotidien, qui ne prennent sens que vers la fin dans une série d’événements certes spectaculaires, mais précipités. C’est-à-dire le contraire d’un film d’action tel que se veulent ces longs-métrages.

À mon sens, Harry gagnerait beaucoup à être adapté en série télé, voire en animation**. Le réalisateur aurait le temps de poser l’univers et les ambiances, et de créer la connivence qui manque souvent dans les films entre les différents personnages. La série de films a d’ailleurs démontré ma thèse : parmi les titres les plus délicats à adapter, L’Ordre du Phénix fut effectivement raté. Peut-être la faute en revient-elle au réalisateur David Yates. Mais je persiste à penser que Le Prisonnier d’Azkaban est un excellent film, en dehors de toutes considérations pottermaniaques. De même que La Coupe de feu***.

Alors faut-il (re)voir les films ? Est-il intéressant de se faire un marathon Harry Potter, soit dix-neuf heures douze de puberté magique, dont aucun n’a sa place dans un top 100 de l’histoire du cinéma ? Définitivement, non. Le très bon jeu des acteurs adultes (on a là un casting britannique exceptionnel : il ne manque que Hugh Grant et Colin Firth !) ne fait pas passer les souvent très moyennes prestations des gamins (Emma Watson est bien mignonne mais elle joue quand même comme une patate) et la réalisation souvent peu inventive (chez Columbus), voire longuette (chez Yates). Mais on ne peut pas enlever aux huit films des décors et des costumes magnifiques. Du coup ça fait de chouettes albums Panini !

* J’ai lu en VF jusqu’au quatrième, puis en VO à mesure de leurs sorties, et comme beaucoup j’ai été un peu surpris par les traductions audacieuses de certains noms propres (« Snape » devenant « Rogue » n’est pas le moins curieux). Puisqu’il faut bien choisir, une fois n’est pas coutume, j’emploierai les noms français.

** La technique a cet avantage de ne pas coûter cher en effets spéciaux et, surtout, de ne pas avoir ces problèmes inhérents aux acteurs de jeune âge, comme la croissance, la mue, tout ça. Attendez un peu de voir si Arya Stark fera toujours ses dix ans dans deux saisons de Game of Thrones (en admettant qu’elle survive, évidemment) !

*** Le Prince de sang-mêlé, à l’intrigue plus conventionnelle, s’en sort plutôt bien. Quant aux Reliques de la mort, que dire sinon qu’elles ont inauguré la fatale règle du « le dernier on le fait en deux ! » qui va nous pourrir une multitude de franchises dans les années à venir. Regardez, Peter Jackson voulait faire Le Hobbitt en deux films, mais comme « le dernier, on le fait en deux », on en a trois ! En général, ça veut dire qu’on va se faire chier.

1 commentaire:

  1. Je ne peux que te plussoyer sur le fait que la saga HP aurait été bien mieux adapter en série télé ou en anime...
    Mais bon, pour m'être fait le marathon du 1 au 6 sur Canal pendant les fêtes, ça se fait...

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