mercredi 30 janvier 2013

Julien a vu... Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban

Vu le 7 juin 2004
Harry Potter, c’est comme une dépendance : on lit le premier parce que tout le monde vous dit que c’est génial, on lit le deuxième par curiosité parce que les persos sont marrants, on lit le troisième parce qu’après tout l’intrigue du deuxième est sympa, on dévore le quatrième parce que le troisième déchire sa mère et on hue le cinquième parce que le quatrième est absolument génial*. Et au final, on attend impatiemment le sixième pour savoir si, je cite, cette « grosse pute de J. K. Rowling va se rattraper de ses mille dernières pages où il ne se passe rien ». Cette fois c’est en film que le petit sorcier nous revient, et il n’a plus grand-chose de petit. 

Après deux tomes adaptés bien sagement par Chris « Maman, j’ai raté l’avion » Columbus, voici la version d’Alfonso « Y tu mamá también » Cuarón. Et de suite, ça change : entre deux cours, les sorciers s’habillent streetwear, Harry est insolent et fugueur, Hermione bastonne, le nouveau prof de DADA** déchire son macareux et Dumbledore*** renvoie Gandalf dans son écurie tellement il gère ! Même les trois gamins ont l’air d’avoir pris des cours de comédie (vous me direz, y a pas de mal !). Quant à Gary Oldman, qui incarne Sirius Black pendant bien quinze minutes de film, il bouffe littéralement la caméra.

Et surtout, Cuarón pense à faire ce que Columbus n’avait jamais osé : il s’amuse. Réinventant certaines scènes, en inventant carrément d’autres, il nous donne SA version du Potterverse, s’éclate sur certains plans et mouvements de caméra, se paie le luxe de mieux traiter l’astuce finale que ne l’avait fait l’auteur elle-même et fait enfin de ces personnages adolescents des êtres humains attachants. Les deux premiers opus étaient des illustrations des bouquins, honorables mais mollassonnes. Celui-ci a le « petit » truc qui manquait : une ambiance.

On peut bien sûr lui reprocher deux ou trois bricoles, comme le fait de sauter quelques détails importants (les identités des sieurs Lunard, Queudver, Patmol et Cornedrue, notamment), et surtout de comprimer en « seulement » deux heures vingt une intrigue particulièrement complexe. Ce qui peut légitimement inquiéter pour le quatrième film, Harry Potter et la coupe de feu, le meilleur de la supposée heptalogie, d’ores et déjà en tournage sous la direction de Mike « Quatre mariages et un enterrement » Newell, surtout quand on sait qu’il est deux fois plus épais que le 3. Moi, rien que pour la scène du bal de Noël, je veux voir le 4, alors vivement qu’il sorte !
D’ici-là, j’attends impatiemment la version longue du 3. Comment ça y aura pas de version longue ?
Harry Potter and the Prisoner of Azkaban, Alfonso Cuarón, 2004

* On pourrait aussi dire : « on lit le premier pour faire taire les casse-couilles qui vous bassinent avec, et on lit les suivants en cachette pour ne pas reconnaître que c’est la meilleure fiction fantastique populaire depuis Star Wars. » Subjectif, moi ? Allons donc !

** DADA : « Defence Against the Dark Arts », alias « défense contre les forces du mal », matière préférée de Harry et des lecteurs, dont l’enseignant change tous les ans pour cause de malédiction. Cette année, c’est David Thewlis qui s’y colle (« Qui ? – David Thewis. – Ah, David Thewlis. »), impérial (quoique moustachu) en R. J. Lupin.

*** Notez d’ailleurs que l’acteur Richard Harris n’ayant pu reprendre son rôle de Dumbledore pour cause de décès dans des circonstances mortelles, un certain Michael Gambon a repris la barbe et la robe du vieux mage hippie. Et vu le résultat, je pense qu’on peut affirmer que les Anglais sont à la pointe en matière de clonage d’acteurs.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire